Chronique | Nine Inch Nails - Pretty Hate Machine

Pierre Sopor 20 octobre 1989

Le premier album de NINE INCH NAILS, Pretty Hate Machine, est, comme chaque album du "groupe", une œuvre à part. Ici, il n'est pas encore question de trouver la tonalité metal que prendra le suivant Broken. Le son est à la fois très industriel, avec comme influence des groupes comme SKINNY PUPPY pour lequel NIN a ouvert lors de ses premiers concerts, tout en ayant un aspect très catchy et pop. Cette relative accessibilité, ainsi que l'attitude destroy du groupe sur scène qui attire l'attention expliquent peut-être le succès quasi immédiat du disque, aujourd'hui certifié platine. L'album s'ouvre sur Head Like A Hole et Terrible Lie, deux titres agressifs et assez rock, devenus incontournables chez NINE INCH NAILS. Avec Down In It, premier single du groupe, le son est plus dansant, avec comme influence claire le titre Dig It de SKINNY PUPPY. Plus de calme avec Sanctified, où la voix de Reznor se fait plus sensuelle, plus malsaine aussi, avant Something I Can Never Have, chanson lente et triste, la seule de l'album. Le reste est plus dynamique, et, forcément, peut paraitre presque kitch aujourd'hui (la mélodie de The Only Time, aujourd'hui incorporée à Closer en live, ou la très electro Ringfinger, dont le chant comporte pourtant des accents hargneux typiques de Reznor, ainsi que des passages murmurés bien névrosés). Mais avec des titres toujours très actuels comme Terrible Lie, Head Like A Hole, Sin ou même Something I Can Never Have, et son lot de mélodies sympathiques et de rythmiques accrocheuses, Pretty Hate Machine reste, 20ans après sa sortie, une œuvre incontournable des musiques industrielles.