Chronique | Nine Inch Nails - Broken

Pierre Sopor 22 septembre 1992

Après la sortie de 'Pretty Hate Machine', Trent est énervé. La faute à sa maison de disque, qui ne comprend pas son refus de tourner des clips avec des filles en bikinis et des voitures décapotables, mais aussi parce que le jeune musicien commence à connaitre un grand succès. 'Broken' est le disque dans lequel cette colère s'exprime le mieux. Bien plus metal que le premier album, les guitares dominent nettement, rappelant le Ministry de cette époque. 'Broken' s'ouvre sur 'Pinion', instrumentale montant en intensité et dont l'aspect oppressant est souligné par le 'Broken Movie'. Avec 'Wish', Nine Inch Nails tient un de ses titres les plus efficaces, ayant remporté un grammy en 93 comme "meilleure performance metal", suivie de 'Last', autre énorme morceau. Mais c'est après une pause ('Help Me I Am In Hell', qui instaure un réel malaise) que Nine Inch Nails livre le titre le plus violent de sa carrière, 'Happiness In Slavery', véritable chaos industriel. Pour conclure l'œuvre, Reznor offre deux pistes cachées, toutes deux des reprises, de Adam & The Ants pour la première et de Pig pour la seconde, les deux surpassant les originales, d'après leurs auteurs respectifs. Avec ce qui ne devait être qu'un EP, Nine Inch Nails a en fait réalisé sa deuxième sortie majeure et son album le plus agressif et le plus enragé.