Chronique | Nine Inch Nails - Year Zero

Pierre Sopor 16 avril 2007

Ceci est l'An Zéro, un concept sorti de l'esprit de Reznor. Une vision apocalyptique d'un futur proche. Entouré d'une campagne promotionnelle démente étalée sur plusieurs mois, Year Zero a été décrit comme étant 'la bande-son d'un film qui n'existe pas' ... Ce qui surprend avec Nine Inch Nails, c'est qu'en vingt ans de carrière et maintenant six albums, le groupe ne se répète jamais. Pour résumer, on va dire que ce nouvel opus est franchement electro, hautement expérimental, bruitiste par moments. Il ouvre sur une courte intro instrumentale, 'Hyperpower!', montant en puissance. On enchaîne avec 'The Beginning of the End', qui met en place un élément récurrent de cet album : la fin chaotique. Reznor s'amuse décidément à trouver l'harmonie dans la dissonance. Vient ensuite 'Survivalism', premier single de l'album. Et si cette piste paraissait faible à première écoute, une fois restituée dans le contexte de Year Zero, elle prend toute sa dimension. Elle nous fait réaliser que tout au long de cet album, nous allons être pris à contre-pieds. Sur 'The Good Soldier', le chant de Reznor se fait moins brutal, plus doux, rappelant 'The Fragile'. Un titre accessible et calme, loin des bruitage, de la brutalité et de l'expérimentation de 'Vessel', 'My Violent Heart' ou encore 'Meet Your Master'. Si le premier single, 'Survivalism' pouvait dérouter, le deuxième prévu, 'Capital G', tout comme 'God Given', risque de faire hurler les rabats-joie. Jamais dans l'histoire du groupe, un titre n'avait sonné aussi hip-hop, avec des phrases martelés. La fin de l'album prend une direction plus expérimentale, avec les angoissantes 'The Greater Good' ou 'Another Version Of The Truth', instrumentale, la chaotique 'The Great Destroyer' ou encore 'In This Twilight', sorte de slow très pop. L'album s'achève sur 'Zero Sum', et son chant quasi-extatique reste tout en nuances. Un album où tous les titres font corps et se répondent sans non plus s'enchaîner. Cet album est aussi plus attaché au réalisme comme jamais Nine Inch Nails ne l'avait fait auparavant.