Chronique | Rammstein - Herzeleid

Erīck Wīhr 29 septembre 1995

Nous pouvons le dire à présent le cocktail metal germanique ne faisait vraiment pas de RAMMSTEIN un futur grand nom de la scène internationale à l'époque. Voici le tout premier album que le groupe a enfanté, dont l'histoire remonte à l'origine de leur nom de scène. Il fait allusion à l'accident qui s'est produit à Ramstein lors d'un meeting aérien de l'US Airforce où le crash d'un avion à causé la mort d'adultes et de nombreux enfants. Le double 'm' dans le nom du groupe vient d'une faute d'orthographe non-intentionnelle. Elle lui confère cependant un éventuel double sens symbolisant le marteau (le bélier) et la pierre. A ce titre leur musique martèle un metal indus robotique bercé de romance noire et faisant de multiples allusions à cette tragédie, à travers les titres Asche zu Asche (clin d'oeil à DAVID BOWIE ?), Rammstein ou encore dans les textes apocalyptiques de Der Meister. Wollt ihr das Bett in Flammen Sehen ? déploie tout l'univers du groupe par son couplet sur la petite bataille qu'est le sexe, face à la guerre qu'est l'amour. Parmi les perles gothiques du groupe peuvent se compter Du Riechst So Gut et Heirate Mich, contant la quête d'un amour pour une femme morte, que le personnage des textes déterre pour la demander en mariage une dernière fois. Ces musiques sont dotées d'ambiances aussi bien entraînantes que macabres. Laichzeit dénote de l'ensemble par des textes loufoques et salaces sur la reproduction des poissons. Tout simplement radical et sarcastique. Une version européenne de l'album contient la traduction de plusieurs des chansons, en français, grâce au travail de Mathilde Bonnefoy qui prêtera aussi la voix sur l'introduction en français de leur single Das Modell, sorti un peu plus tard, qui est une reprise de KRAFTWERK.