Chronique | Siva Six - Deathcult

Pierre Sopor 22 novembre 2021

Les Grecs de SIVA SIX sont de retour avec un nouvel album, le premier depuis Dawn of Days sorti cinq ans plus tôt. Tant qu'à faire, autant parler de vrais sujets et ce Deathcult est entièrement dédié à la mort, ses mystères, sa tragédie, sa folie et sa douleur. Chouette.

SIVA SIX attaque fort avec Ghost Dance, single partagé par le groupe il y a déjà plusieurs mois et qui incorpore la Gnossienne No.1 d'Erik Satie à son electro dark. Le compositeur français s'étant à l'époque inspiré de la mythologie grecque, on s'amuse de ce petit retour d’ascenseur et on en apprécie le rendu musical, à la fois poétique, mélancolique et agressif. C'est d'ailleurs là le point fort de Deathcult : savoir régulièrement associer des beats et le chant rageur de Z (on pense à RABIA SORDA) à des mélodies plus apaisées qui font mouche, même quand elles ne sont pas signées Satie (Club Macabre, Lily Dale). Deathcult enchaîne les hymnes en puissance, c'est rentre-dedans et catchy avec ce qu'il faut de refrains à brailler méchamment (Fight the Machine, Psychopath et son synthé glacial, les beats frénétiques d'Alpha et ses chœurs spectraux...) et ce n'est pas quand le rythme ralentit que l'on respire forcément mieux, entre la lourdeur menaçante, industrielle et désabusée de Club Macabre et Hatred, ou les lamentations funèbres de December et son chant clair.

Avec Deathcult, SIVA SIX propose une danse macabre variée, ou frénésie et contemplation mystique se côtoient alors que se mélangent les influences EBM, industrielles, dark electro et même classiques du duo. On en apprécie la noirceur, l'efficacité et l'étrange beauté macabre qui s'en dégage.