Chronique | Ministry - Cover Up

Pierre Sopor 1 avril 2008

Ainsi Al Jourgensen ne voulait pas laisser de lui l'image d'un artiste ayant terminé sa carrière de façon (trop ?) politisée. Il voulait rappeler que MINISTRY, avant de partir en croisade contre Bush, est surtout un groupe de rock'n'roll. Et pour ça, rien de mieux que de proposer un ultime album, reprenant des grands classiques du genre dont il se réclame. L'ensemble est avant tout ludique, véritable assaut rythmique, entendre ces réactualisations par Jourgensen est plus proche du défouloir bien fun que de la bombe revendicative destinée à nous éclater en pleine gueule. Car en détruisant totalement des morceaux comme Under My Thumb des ROLLING STONES en duo avec Burton C. Bell de FEAR FACTORY, les présentant dans une forme entrainante et jouissive, Jourgensen rappelle que le rock'n'roll doit aussi être festif. Et c'est pour cette fête d'adieu qu'il a convié toute une flopée d'artistes, du regretté Paul Raven à Burton Bell à participer à cet album, mi-hommage mi-saccage. Si l'on retrouve les déjà connues rerpises de Roadhouse Blues, Lay Lady Lay et Supernaut, la plupart des titres sont inédits. Le son de MINISTRY se retrouve parfois presque méconnaissable une fois dépouillé de son agressivité. La conclusion de Cover Up est une belle synthèse du reste du disque : la reprise de What A Wonderful World est tout d'abord parfaitement conforme à l'originale, avant de partir dans un chaos industriel ultra-speed, proche du punk. Néanmoins, ce bon vieux Al n'a pas pu s'empêcher de conclure avec une reprise d'une de ses propres oeuvres, Stigmata, en piste cachée. Ce Cover Up, avec ses titres super efficaces (Under My Thumb, Space Truckin, What A Wonderful World) achève donc la carrière de MINISTRY, rendant hommage aux groupes dont Jourgensen se réclame, tout en laissant en héritage une version modernisée de ces classiques, passés à la moulinette du metal industriel de MINISTRY.