Chronique | Ministry - The Last Sucker

Pierre Sopor 18 septembre 2007

The Last Sucker, le dernier crétin. La dernière bombe balancée par MINISTRY. Al Jourgensen aura finalement donné la même thématique pour les trois derniers albums de sa fabuleuse carrière. Mais avant de prendre sa retraite, il doit soigner son testament. Jamais MINISTRY ne sera, tel les ROLLING STONES ou AEROSMITH, un groupe de pépés ne sortant plus que de la soupe, selon les propres paroles de l'intéressé. The Last Sucker continue dans la lignée de Rio Grande Blood : on est en colère, et on tape fort. Let's Go, titre très speed parfait pour lancer la charge n'est pourtant pas aussi puissant que la suite. Watch Yourself commence par un message de l'Oncle Al dénonçant les répercussions sur les artistes attaquant l'administration américaine, enchaine avec une intro évoquant Eye of the Tiger version métal. MINISTRY tape très fort sur les crânes. On revient ensuite à quelque chose de plus industriel sur Life Is Good, ça faisait longtemps. La voix est par contre plus bestiale que jamais, au point de devenir méconnaissable sur The Dick Song, explosion furieuse dédiée au vice président Dich Cheney ... Vient ensuite The Last Sucker, nouveau pamphlet adressé à Bush. Et ça continue dans ce ton, ultra agressif, accusateur, ravageur sur No Glory et Death & Destruction avant la reprise des DOORS Roadhouse Blues dont le rythme et même le chant rappelle forcément Jesus Built My Hotrod, pour son aspect rapide et rétro, assez fun. La fin retiendra aussi notre attention, avec The End of Days parties 1 et 2. Si la première partie reste dans le ton déchainé du reste de l'album, la deuxième partie s'emboite parfaitement et présente quelque chose d'inédit chez MINISTRY, en tout cas dans l'histoire récente du groupe. Une émotion rare ressort de ce titre. Peut être est-ce sa lenteur, ses choeurs, la voix de Burton Bell (de FEAR FACTORY) ... L'Oncle Al nous remercie, nous laisse avec un testament paradoxalement pacifique au sein de ce chaos, et le disque s'arrête. Ainsi s'achève MINISTRY, fondation mythique du métal industriel. Avec un dernier album remarquable, déchainé et marquant.