Chronique | Ice Ages - Buried Silence

Pierre Sopor 31 août 2007

Ice Ages, un des différents projets de Richard Lederer (Summoning, Die Verbannten Kinder Evas), commençait à se faire désirer. Le dernier album en date, 'This Killing Emptiness' avait marqué les esprits, et était sorti il y a tout de même 8 ans. Et dès les premières notes de l'album, on retrouve les ingrédients qui avaient rendu ce projet si attrayant : l'ambiance est toujours aussi froide et la rythmique aussi lente et massive. La musique d'Ice Ages reste minimaliste, voire simpliste, garantissant un effet hypnotique et distillant une ambiance oppressante, apocalyptique. Mais à ces éléments viennent se greffer l'apport de synthés, évoquant de loin :Wumpscut:, sur 'Icarus' par exemple, ou le final très intense sur 'Curse', et garantissant une plus grande variété dans les mélodies. Mais attention, à aucun moment la musique ne se fait "entrainante" ou "dansante", restant mid-tempo, massive, monolithique. Dès 'Buried Silence', on se retrouve plongé en eau glaciale, à èune profondeur telle qu'aucune lumière ne filtre, la voix de Lederer est plus distordue qu'auparavant, perdant totalement son humanité. Il est inutile de chercher chez Ice Ages la moindre trace de vie, d'humour, de joie, car il n'y en n'a pas. Tout l'album garde la même ambiance noire, haineuse, désespérée. Et c'est peut être là l'un des rares défauts du disque : afin d'obtenir un résultat aussi dense et obsédant, Richard Lederer laisse toujours autant de coté la variation d'un titre sur l'autre. Car il faut reconnaître que l'effet d'hypnose vient de l'aspect répétitif des rythmes, que les pistes suivent toutes un schéma similaire, et que l'ensemble est définitivement lent. Les amateurs de musique rapide et rentre-dedans peuvent passer leur chemin. Ceux appréciant les univers théâtraux, frigorifiques et sombre y trouveront à nouveau leur compte. Avec trois disques en 14ans, (le premier, 'Strike The Ground' date de 1994), Ice Ages est un projet trop rare et précieux pour être ignoré. Il ne reste plus qu'à espérer que le suivant ne mette pas autant de temps, Lederer promettant avoir déjà de nouvelles idées en tête.