Chronique | TAT - Le Sperme De Tous Les Métaux

Pierre Sopor 1 septembre 2007

Un nouvel album de TAT suscite forcément la curiosité. Après l'excellent Quinta Essentia qui avait introduit ce style minimaliste, sombre, ambient et recherché si caractéristique, Le Sperme De Tous Les Métaux continue dans cette voie pour ravir nos oreilles, avec une horde d'invités prestigieux propulsant ce disque dans une autre dimension. TAT est un projet qui nous amène à méditer sur ce qu'est la musique. Si pour certains c'est le résultat harmonieux d'instruments, plusieurs styles ont déjà démontré les limites de cette vision et TAT continue de repousser les frontières convenues. Toujours aussi minimaliste, Le Sperme de Tous Les Métaux continue aussi de jouer sur la forme, repoussant les limites posées par des esprits fermés. Une voix d'outre tombe résonne lentement, quelques accords de guitare, quelques bruitages. Cela suffit pour nous transporter sous terre, là où il fait froid et où la lumière ne filtre pas. Le disque s'ouvre sur Alchimie De La Douleur, d'après Baudelaire, TAT seul plante avec sa voix cette ambiance sombre, glauque, sépulcrale, qui va nous bercer tout le long, aidé par les nombreux invités. L'œuvre atteint ses sommets quand des artistes tels que Esclarmonde, vx69 ou BRAIN LEISURE apportent leur touche personnelle, proposant quelques bijoux de noirceur et de mélancolie. Si vous n'aviez pas encore écouté TAT, il serait peut-être grand temps de s'y mettre...