Chronique | Wumpscut - Schädling

Pierre Sopor 21 mars 2008

Comme chaque printemps, Rudy Ratzinger soumet à son public un nouvel album. Et comme chaque printemps depuis quelques années, les interrogations sont les mêmes : est-ce que l'agressivité des premiers disques sera de retour ? Est-ce que WUMPSCUT va évoluer ? Avec Schädling, le constat risque d'être le même que pour Body Census mais en pire : Ratzinger semble avoir définitivement perdu ses crocs et ne mord plus aussi fort que sur Bunkertor par exemple. L'album commence avec un de ses meilleurs titres, Rusty Nails From Hell, qui devrait tout de même réveiller quelques instincts bestiaux. Souvent l'album s'éloigne des sonorités malsaines qui caractérisaient des travaux plus anciens pour des résultats plus calmes (Oh How It Feels, Spuuk (Now Is Over), Break The Seal, ou l'ambiante Moloch). Ratzinger s'éloigne de plus en plus de ce qu'on attendait de lui, allant même jusqu'à s'essayer à un chant clair, sur Nest. Schädling est probablement l'album le moins sombre de la carrière de WUMPSCUT, le plus plat aussi. Il reste néanmoins un album aux mélodies entêtantes (Rusty Nails From Hell, Voodoo Void) et contenant un ou deux morceaux sympathiques et accrocheurs comme il faut. En fait, WUMPSCUT semble s'orienter vers une musique plus ambiante, cherchant plus les ténèbres dans le calme que dans la violence industrielle, peut être par paresse. Ce nouvel album devrait donc satisfaire les moins assoiffés de sang et les néophytes, mais pouvant laisser une impression de manque, voire de dégoût du moins jusqu'à l'an prochain... mais l'attente en vaut-elle encore la peine ?