Chronique | Tool - 10.000 Days

Pierre Sopor 28 avril 2006

Il aura fallu cinq ans à TOOL pour donner une suite à Lateralus. Le temps pour Maynard James Keenan de s'occuper de A PERFECT CIRCLE, avant de se replonger dans l'univers mystique et déstabilisant de TOOL. 10.000 Days est un album sur la souffrance. Une sorte d'hommage à la mère de Maynard, Judith Marie Keenan, morte après 27 ans (10000 jours) de calvaire. Hommage clair dès Jambi, au rythme soutenu et presque tribal, mais surtout l'enchaînement Wings For Marie / 10.000 Days, hypnotique et émouvant comme jamais TOOL ne l'avait été. Vicarious ouvre l'album de manière efficace sans non plus surprendre, hormis par son aspect nerveux, rapide, plus rythmé , que l'on retrouve tout le long de l'album. The Pot surprend par le chant et des paroles frôlant l'absurde. Absurdité toujours présente dans la très drôle Rosetta Stoned, aux percussions impressionnantes et au final sublime, contrastant avec des paroles plus triviales. Sur Right In Two, on ressent l'influence d'A PERFECT CIRCLE sur le chant de Maynard, moins impliqué dans la composition qu'avant, laissant Adam Jones et Justin Chancellor mener la danse. Toujours ésotérique et impénétrable, TOOL agrémente le disque de passages instrumentaux parfois chamaniques. Le plus intriguant est Vigniti Tres, longue piste dont l'intérêt principal se révèle en la mélangeant aux deux parties des Wings pour former un tout cohérent, et faisant référence à la mystique autour du nombre 23. TOOL est donc toujours aussi passionnant, avec un album plus nerveux, illustrant la souffrance dans laquelle il est né.