Chronique | SepticFlesh - Titan

Pierre Sopor 20 juin 2014

Après le monumental The Great Mass, qui lui-même suivait l'impressionnant Communion (et on pourrait remonter à avant leur reformation comme ça), SEPTICFLESH n'avait pas le droit de décevoir. Et fidèles à leur réputation, ils ont encore une fois vu les choses en grand et se sont fait accompagnés de l'orchestre FILMharmonic de Prague (ayant travaillé sur plusieurs films), ainsi que de différents chœurs. Et le moins que l'on puisse dire dès War In Heaven et son rythme très martial, c'est que la puissance de leur musique reste intacte. Niveau background, on est en terrain connu : SEPTICFLESH continue de mélanger éléments mythologiques et littérature fantastique gothique, et nous offrent quelques passages particulièrement cinématographique (la deuxième partie de Order of Dracul ou encore l'ambiance de Confessions of a Serial Killer sont à tomber). Là où beaucoup de groupes symphoniques utilisent les instruments classiques pour adoucir leur musique, SEPTICFLESH se sert de l'orchestre pour donner plus d'aplomb, plus de noirceur encore, et ce malgré de rares éclaircies (l'introduction de Prometheus). Cependant, si tout est bien sûr d'une richesse rare et d'une puissance indéniable, toujours apte à séduire même les plus allergiques au death metal, Titan n'est pas tout à fait le choc qu'avait été The Great Mass il y'a trois ans. On en attendait beaucoup, et l'album est bien sûr conforme aux attentes, mais ne les dépasse qu'en quelques occasions. Pas de soucis, la musique de SEPTICFLESH ne trahit pas son étiquette de "peplum metal", c'est toujours aussi épique et Titan est bel et bien la superproduction attendue. On pourrait toujours pinailler, trouver que Burn est certes très efficace mais n'a pas autant d'âme que The First Immortal par exemple, malgré l'inévitable solo à la fin, mais ça serait chercher la petite bête. L'album dans son ensemble continue de révéler sa magie et ses qualités au fur et à mesure des écoutes, comme un cauchemar que l'on continuerait d'explorer encore et encore. Si ces types étaient nés il y'a quelques siècles, ils n'auraient pas été musiciens mais conquérants.