Chronique | Polichinel - Archétype D'une Roulette Russe

Pierre Sopor 13 mai 2011

Quatrième album de Polichinel en cinq ans, 'Archétype d'Une Roulette Russe' a été composé pour être la bande-son du prochain ouvrage de l'écrivain Arno Mothra, son premier roman, qui paraîtra dans les semaines à venir. A l'image de l'écrivain dont l'oeuvre est à l'origine des paroles, les textes de Polichinel sont toujours aussi recherchés, jouant sur les mots pour nous faire tourner la tête. Son univers sombre et désormais familier nous hante dès ses premiers chuchotements, toujours aussi venimeux. On remarque que le projet prend un ton toujours plus industriel, dès son ouverture éponyme. Impression confirmée avec la très agressive '5 Jours Pour Rien' qui lorgne du coté de l'electro dark. La musique de Polichinel est plus hargneuse, de plus en plus violente, même si certains titres comme 'Okinawa' ralentissent le rythme, ou que le chant de Lilou adoucit 'Revolver'. La qualité des compositions et l'agencement des nombreux instruments impressionne toujours, chaque morceau est travaillé, soigné, hypnotique. Polichinel nous plonge en plein cauchemar, comme par exemple sur 'Justine', qui, après un début plutôt calme, évolue vers une fin plus violente. 'Archétype d'Une Roulette Russe' est un album particulièrement abouti, séduisant, obsédant, peut être le meilleur composé par Dna jusqu'à présent. Avec un univers si addictif, on ne peut qu’espérer avoir très vite des nouvelles du très productif marionnettiste, et pourquoi pas le voir retoucher à son autre superbe projet, Une Feuille Noire. En attendant, on peut écouter encore et encore (sur deezer, l'album n'a pas encore eu le privilège d'une sortie 'concrète') cette 'bande originale', un chef d'oeuvre de plus dans la discographie d'un des projets français les plus passionnants des dernières années.