Chronique | Sköld - Anomie

Pierre Sopor 10 mai 2011

Très occupé par diverses aventures depuis la sortie d'un premier album solo éponyme en 1996, et avant de se lancer dans une nouvelle aventure en groupe, Tim Sköld a tout de même trouvé le temps de sortir 'Anomie'. Multi-instrumentaliste et producteur, l'ex-musicien de Shotgun Messiah, KMFDM et Marilyn Manson profite de ses expériences passées pour proposer un album plus varié que 'Sköld', plus travaillé également que ses quelques morceaux datant d'avant 'The Golden Age Of Grotesque' de Manson. C'est d'ailleurs beaucoup au travail avec ce dernier que l'on pense dès '(This Is My)Elephant', dont le jeu de guitare, le rythme et même la façon de chanter rappelle énormément la période 'Eat Me Drink Me'. Les morceaux plus industriels tels que le single 'Suck', dont l'intro electro martiale rappelle Combichrist, ou Nitzer Ebb et Fixmer/McCarthy, sont par contre moins surprenants. Plus proches que ce que l'on connaissait déjà du suédois, ils rappellent eux aussi son travail avec Manson, mais sur 'Golden Age Of Grotesque' cette fois. Et même si ils ne sont pas spécialement originaux, ces passages plus punchy (comme la très bonne 'Black Out' ou 'Tonight') restent particulièrement efficaces. Le vrai intérêt de l'album réside cependant dans les passages plus glam-rock, quand Tim Sköld nous montre ce qu'il sait faire avec une guitare, comme sur 'What You See Is What You Get', où il est d'ailleurs toujours impossible de ne pas penser à 'Eat Me Drink Me', ou encore à Shotgun Messiah. Tim Sköld confirme avec 'Anomie' qu'il est un bon musicien, capable d’œuvrer dans plusieurs registres. Et si l'ombre de son passage (injustement sous-estimé) chez Manson est omniprésente, il serait dommage de bouder cet album. Pas vraiment révolutionnaire, 'Anomie' est cependant assez varié et accrocheur pour rester intéressant après plusieurs écoutes.