Chronique | Sköld - The Undoing

Pierre Sopor 16 mai 2016

Annoncé il y'a plus d'un an puis annulé, The Undoing est finalement sorti, dans une relative discrétion. Il faut dire que Tim Sköld n'a plus la même exposition qu'il y a une dizaine d'années, quand il apportait à MARILYN MANSON sa personnalité et un second souffle souvent critiqué. Sous son projet solo, le multi-instrumentaliste suédois n'avait rien sorti depuis l'honorable Anomie en 2011. The Undoing s'ouvre sur Triumph of the Will, avec sa rythmique martiale que ne renierait pas KMFDM (Tim Sköld n'oublie pas d'où il vient) et son refrain entêtant. Un gros single fédérateur à la Don't Pray pour une entrée en matière efficace. Et si Today Your Love se la joue moins bourrine le temps d'un refrain qui en serait presque mignon, le son reste très industriel et chaotique. Sur The Undoing, les guitares servent à nous hacher menu, et on regrette de ne pas retrouver des mélodies, ni de solo à la Eat Me Drink Me comme sur Elephant, qui ouvrait Anomie. Car ici, les sons organiques n'ont pas vraiment leur place et SKÖLD enchaîne les hymnes electro-indus aux refrains faciles à retenir. Difficile de ne pas, encore et toujours, penser à Manson sur des titres comme The Oldest Profession ou Chasing Demons, comme un souvenir que SKÖLD ne peut exorciser, mais surtout une nouvelle preuve de son influence sur The Golden Age of Grotesque. Mais là où Anomie réussissait à être un album varié dans lequel le bonhomme prouvait l'étendu de ses talents sous-estimés, The Undoing n'est hélas rien de plus que l'album que l'on s'attendait à entendre. Un 'Skold' bis, en somme. Mettre un peu d'émotion dans Break My Fall ou Transparencies insuffle certes de la vie, mais ça ne va pas bouleverser notre vie. Ni même notre semaine. Au final, The Undoing est une énième galette rock-metal-indus d'un type qui aurait pu faire tellement mieux mais reste dans l'ombre de ses modèles. Un disque que l'on aura plaisir à écouter de temps en temps, mais qu'on oubliera vite dans la boite à gants, entre un album d'EMIGRATE et un MORTIIS.