Chronique | SAMAEL - Lux Mundi

Pierre Sopor 29 avril 2011

Avec 'Lux Mundi', Samaël a préféré oublier l'expérience souvent jugée malheureuse du précédent 'Above' pour reprendre là où ils en étaient restés avec 'Solar Soul'. On laisse de coté la lourdeur et le chaos de leur dernier album pour revenir à quelque chose de plus linéaire, plus synthétique, les claviers sont plus présents. Car les suisses ont clairement abandonné le black des premiers albums pour délivrer un metal industriel sombre et martial. Après l'EP 'Antigod' franchement plat, on attendait le pire de 'Lux Mundi'. Et pourtant, force est de reconnaître que le charisme du chant grave de Vorph opère, même si le reste ne suit pas toujours. Très vite, le groupe semble en panne d'inspiration, le début d'album n'impressionne pas et patauge dans des ténèbres lourdes et étouffantes, un chaos trop facile et manquant cruellement d'âme. Au milieu de titres peu mémorables se démarquent pourtant d'excellents passages, comme 'The Shadow Of A Sword', 'Mother Night' ou la très violente et surprenante 'The Truth' dont la rage est hélas atténuée par la lassitude des 45 minutes précédentes. Pourtant, 'Lux Mundi' n'est pas un mauvais album. Samaël varie plus que jamais les atmosphères, au point peut être de perdre en cohésion, et le résultat est particulièrement sombre. Dommage qu'il ne se dégage finalement de 'Lux Mundi' qu'une impression de redite, beaucoup de morceaux ressemblent à des précédents travaux des suisses, comme si Samaël tombait dans la routine. Aucune vraie surprise ici, et c'est bien le comble venant d'un groupe qui aime tant l'expérimentation. A trop emprunter aux précédents albums du groupe, 'Lux Mundi' étouffe ses meilleurs moments dans un magma rapidement indigeste de titres convenus et n'apporte rien de plus que quelques morceaux de bonne facture, certes, mais aux étincelles de génie trop rares.