Chronique | Peter Murphy - Ninth

Pierre Sopor 7 juin 2011

Sept ans séparent 'Ninth' de son prédécesseur 'Unshattered'. Sept années pendant lesquelles Peter Murphy a travaillé sur un dernier (pour de bon?) album de Bauhaus à l'accueil mitigé, plusieurs reprises diffusées via itunes, et un deuxième album de Dali's Car interrompu tristement par le décès de Mick Karn. 'Ninth' s'ouvre de manière très rock, avec 'Velocity Bird'. On pense aux Stooges pour l’honnêteté et la spontanéité qui se dégage de ce début d'album, enregistré dans des conditions très proches du live. Une certaine colère hante l'album dans ses titres les plus énergiques, comme 'Peace To Each' ou l'entêtante 'Slowdown'. On ne peut s'empêcher de penser à la façon dont sonnait 'Go Away White', le dernier Bauhaus avec son coté très direct, immédiat ('Memory Go'). Avec un chant parfois plus glam, Peter Murphy n'échappera jamais à une comparaison évidente avec David Bowie, comme sur le single 'I Spit Roses'. L'iconique chanteur n'a rien perdu de sa voix grave et élégante, et sait envouter son auditoire en ralentissant le rythme, comme sur 'Secret Silk Society'. Il était d'ailleurs prévu dans un premier temps que cette chanson mystérieuse donne son titre à l'album. Moment fort de 'Ninth', plus sombre et hanté, on pense encore une fois à 'Go Away White' et ses passages plus lents, voire mystiques tels 'The Dog's A Vapour' ou 'Zikir'. Restant dans un ton calme, l'album s’achève sur une touche plus mélancolique avec 'Crème De La Crème'. Dans un premier temps, 'Ninth' confirme le statut de légende goth de Peter Murphy, qui n'a rien perdu de son charisme et son chant si particulier. Mais de par sa spontanéité et sa cohérence, 'Ninth' est aussi peut être le meilleur album à ce jour d'une carrière solo qui, maintenant que Bauhaus appartient au passé définitivement, peut se tourner vers l'avenir.