Chronique | Marboss - Electrotherapies

Erīck Wīhr 1 juin 2008

Stéphane Marchal alias Marboss est un compositeur de musiques électroniques expérimentales qui nous livre ici un troisième album solo. Depuis 'EMusic' sorti en 2002, il a quitté sa région natale de la Lorraine pour mixer dans des clubs du sud de la France et se consacrer à son groupe Arts Of Erebus (Gothic/Wave). Le visuel reprend sa tenue scénique dans un univers synthétique proche de celui de ses parrains tels que Kraftwerk, Moby ou encore Jean Michel Jarre avec 'Médiomatrice' composé en hommage aux 30 ans de l'album 'Oxygène'. Cherchant à moderniser l'image de la Lorraine, Son retour est parti en 2007 de la réalisation d'une boucle sonore annonçant l'arrivée du TGV. Il saisi cette impulsion pour réaliser le morceau 'Train Grande Vitesse de L'Est' à l'instar de Kraftwerk pour le Trans-Europe Express en 1977. Son Morceau a été par la suite sélectionné par le Réseau Ferré de France comme hymne d'inauguration de la ligne suivi d'un festival à Louvigny le 15 Juin 2007, pour lequel le morceau a été joué devant près de 20 000 personnes. L'album est un véritable voyage entre les émotions, bercé d'une atmosphère la plupart du temps planante ou cotonneuse mélée de grésillements électriques. L'album ouvre sur deux morceaux ambiants apaisants qui se chargent progressivement avant de jaillir avec 'Autoroute' où la cadence s'accélère sur des directives de guidage GPS. Les compositions nous tiraillent entre l'espace et le temps avec des pistes plus ou moins volatiles et atmosphériques. Le travail rythmique contribue à cette sensation ou non d'attaches physiques d'un morceau à l'autre. Après 'Latex' aux relents fétichistes, l'album reprend en besogne avec 'Shoot Out the Stars' véritable Hymne dance des années 80, offrant un refrain non négligeable à cet ensemble. 'Synopsie' vient pulvériser les fondations qui commençaient à s'établir après un 'Beat Conductor' entrainant, pour laisser entrer la légèreté de 'Train Grande Vitesse de L'Est'. L'album finira par l'apocalyptique 'Alpha Omega' à l'attention des textes bibliques de Jean. Dans l'ensemble les morceaux les plus marquants se regroupent favorablement dans la seconde partie de l'album dont un final (piste cachée) somptueux.