Chronique | Korn - See You On The Other Side

Pierre Sopor 6 décembre 2005

On attendait tous cet album de KORN, certains avec un sourire de dédain reprochant au groupe de ne pas évoluer depuis Untouchables. Jonathan Davis a pris du poids, Head a quitté le groupe et l'album a été produit par Atticus Circus et The Matrix, qui avaient produit notamment MADONNA ou BRITNEY SPEARS. Bref, ce nouvel album faisait presque rire avant même de sortir. Et pourtant celui-ci va surprendre. La pochette particulièrement réussie en annonce la couleur, lorgnant du côté de Alice au Pays des Merveilles. L'album est pesant, torturé, Davis y travaille différemment son chant. Il ouvre sur la très entraînante Twisted Transistor, au clip délirant, avant d'enchaîner sur la chanson Politics, titre relativement niais et dénué d'intérêt. Cela commence moyennement, mais la descente en eaux troubles démarre avec Hypocrites, où la guitare à sept cordes de Munky contribue à établir une ambiance très grave et sombre. A la fin du titre 10 Or 2-Way, on peut entendre pour la première fois quelques cornemuses chères à Jonathan Davis qui apparaitront à plusieurs moments de l'album histoire de hanter un peu plus l'ensemble et de nous plonger dans cette ambiance désenchantée. Lors de la tournée précédent la sortie de l'album, le groupe avait rencontré Trent Reznor pour lequel J. Davis ne cache pas son admiration. Et cela s'entend ! Plusieurs pistes on un petit côté NINE INCH NAILS, au son clinique de la batterie. Le groupe fait preuve d'originalité, surtout avec les titres Open Up et Seen It All, où le chant irréprochable étonne, capable d'assurer de superbes refrains. Ces deux titres contribuent à nous plonger "On The Other Side". Coming Undone, Getting Off, Liar et For No One assurent la partie la plus bourrine de l'album. Celui-ci se termine sur Tearjerker, très calme et angoissante, suintant de désespoir et où la voix de Davis est quasi méconnaissable. KORN franchit un tournant dans sa carrière, groupe qu'on pensait coincé dans ses clichés et en manque d'inspiration. L'album sonne peut être plus pop, mais plus indus aussi. Toutefois, les mélodies de Head manquent, et on a tout à fait le droit d'être nostalgique de sa petite touche.