Chronique | Armaroth - Zenith

Spoon 27 mars 2017

C'est sous le nom de Zenith que les slovènes d'ARMAROTH présentent fièrement leur premier album après "cinq longues années de sueur, de sang et de sacrifices de chèvres (sic)". Mais le groupe n'en est pas à sa première galette, puisque deux travaux préliminaires ont déjà vu le jour. C'est d'ailleurs avec un gros son bien lourd que l'album va démarrer.

Ce qui frappe le plus à la première écoute, c'est bien la percussion. Très efficace sur le final de Diamox ou l'ensemble de Night Guard, la batterie est accompagnée d'un effet de puissance à l'instant de la frappe, ce qui donne une impression de profondeur quand cette dernière est couplée à la voix caverneuse du chanteur. L'effet est par ailleurs utilisé sans excès, renforçant ainsi les passages clés propices aux jeux de la fosse.

Seulement, ce n'est pas suffisant. Les passages accrocheurs sont trop épars et insuffisamment nombreux pour qu'une chanson soit retenue dans sa totalité. Malgré les bons éléments de Diamox, notamment les rythmes plus ralentis aux percussions explosives et contrastées par le jeu de la lead guitare, celle-ci s'éternise par les passages (trop) répétés donnant une impression quelque peu brouillonne, heureusement vite oubliée par un final digne de ce nom. Autres exemples : la seconde partie de Don't Scratch se fait attendre et Deep of Throat est irrégulière dans son engouement. Le reste de l'album est vite oublié avec une tendance à s'essouffler rapidement après de bonnes intros, soulignons-le, pour tomber dans une monotonie où seul un riff ponctué va finir par décrocher un mouvement de nuque.

On soulignera tout de même l'effort au niveau de la voix dans la diversité du chant. Le résultat final s'avère ainsi un peu moins linéaire sur l'atmosphère créée, bien que le côté psychédélique – revendiqué par le groupe – soit trop effacé pour être appelé comme tel. C'est bien ce qui est reproché sur ce premier album. ARMAROTH a un son très agressif, renforcé par les percussions. La volonté de vouloir ajouter un aspect ambiancé fait que l'on s'ennuie sur cette instrumentale efficace mais monotone. Ça tabasse, oui, mais on distingue mal les changements de rythme entre les passages destinés à bourriner et ceux qui se veulent être plus éthérés.

On peut dire que Zenith est un bon album dans sa structure et sa production mais qui malheureusement n'a que trop peu d'éléments vraiment accrocheur pour que celui-ci donne envie qu'on y retourne ultérieurement. ARMAROTH est tout de même un jeune groupe qui mérite d'être suivi dans son parcours, pouvant rapidement arriver dans la lignée d'un THE MONOLITH DEATHCULT ou d'un GLORIA MORTI s'il garde son énergie dans la composition.