Chronique | And One - Aggressor

Erīck Wīhr 25 août 2003

En 2003, AND ONE régurgitait Aggressor, dont le nom renseigne aussi bien sur le thème de l'album que l'énergie qu'il dégage. En effet, il cache un véritable engagement contre la guerre et le terrorisme avec des textes inspirés (NB : suite aux attentats du 11 septembre le groupe diffusait en ligne Amerika Brennt). Sur cet album le membre co-fondateur Chris Ruiz rejoint la formation qu'il avait quitté en 1992. Musicalement l'album est très EBM, les ambiances sont accrocheuses, névrosées et sombres. Après une intro instrumentale, l'album ouvre Schwarz. Un titre à la hauteur de son nom qui menace de vous atteindre profondément comme une balle en pleine tête. Krieger, SternRadio, Speicherbar, Fehlschlag et sa jolie intro, sont des morceaux relativement doux, dotés d'une étrange nostalgie, en réaction face à la folie meurtirère qui semble s'emparer du monde contemporain. Steve Naghavi y déploie ses meilleurs talents de chanteur. Passent à l'assaut trois morceaux déchainés avec Fur Immer, Einstieg et surtout Strafbomber où le chant devient carrément agressif pour soutenir un texte qui nous réduit à des rats victimes d'une bombe soit-disant punitive. Le succès de cet album réside dans les ambiances particulièrement bien vues, qui nous situent immédiatement sur l'esprit de ses textes engagés. Töte Tulpen va fermer l'album dans une petite mélodie sarcastique dans laquelle s'insère un dialogue sur le vol et le non-partage. "Des fleurs mortes sont bien mieux pour toi", "je t'aime', je t'aime aussi". L'album se clôture sur ces dernières paroles laissant place à une mélodie funeste avec Keine Ende. Cet album restera probablement parmi les plus conceptuels du groupe et l'une de ses meilleures sorties.