Chronique | A Perfect Circle - Thirteenth Step

Pierre Sopor 16 septembre 2003

Après le coup de maître 'Mer De Noms', le deuxième album du groupe A Perfect Circle était plus qu'attendu. Dès sa sortie, il a été élevé au rang de chef d'oeuvre. Un statut un peu discuté aujourd'hui, aurait-il du mal à traverser les années sans lasser ? Si 'Mer De Noms' était plus envoûtant, 'Thirteen Step' semble plus travaillé, plus réfléchi, plus abouti. Les arrivées successives de Jeordie White (alia Twiggy Ramirez Ex-Marilyn Manson, Nine Inch Nails, Goon Monn) et James Iha (Ex-Smashing Pumpkins) ont apporté de la détermination en perfection, la qualité musicale est bien présente. Dès le début on retrouve le son si particulier d'A Perfect Circle : une touche mystique, de la douceur et un zeste de heavy au bout de cinq-six minutes sur 'The Package'. Celle-ci nous laisse un sourire aux lèvres et une béatitude. Chaque morceau est très bon, la batterie et la basse ont évolué et apportent plus de puissance pour un album plus heavy que le précédent. Mais si chaque morceau est très bon, l'ensemble n'a pas le même effet envoûtant et la même cohérence que 'Mer De Noms', on aurait presque l'impression de faire face à un best-of : une compilation de superbes compositions à grand succès individuel, mais sans liant. Malgrè tout, on retrouve des morceaux plus atmosphériques comme 'Varnishing', 'Crimes' ou l'étrange 'Lullaby' servant de prolongement à 'Pet'. La force de cet album vient de ses morceaux plus 'metal', plus violent et accusateurs, comme 'The Outsider' ou 'Pet' , incroyablement entêtantes. Ces titres sont de vraies bombes mais se rapprochent un peu de Tool par leur agressivité, tout en s'en éloignant par leur accessibilité : A Perfect Circle perd un peu de sa personnalité. 'The Nurse Who Loved Me' détonne étrangement dans cet ensemble, même si on retrouve un chant mélancolique, le résultat est beaucoup plus pop. Encore une fois, 'Thirteenth Step' ne comporte que des morceaux au potentiel énorme, tous frôlant la perfection. Mais il ne dégage pas la magie de 'Mer De Noms', et forcément, avec le temps, cet ensemble moins cohérent apparaît moins solide. On ne ressent plus la nécessité d'écouter l'