Chronique | An Erotic End of Times - Chapter One

Julien 27 avril 2017

On vous en parle depuis un moment, le voilà. Le premier album d’AN EROTIC END OF TIMES - projet fondé par Philippe Deschemin et Erwan Frugier du groupe de metal indus PORN  - pointe le bout de son nez et c’est un peu en avance que nous avons pu l’écouter et nous faire une idée. Le très joli artwork qui habille l’album laisse présager une musique empreinte de mélancolie et de désespoir, tant mieux, c’est le but. Ce premier opus Chapter One nous est décrit comme « la bande son de la fin des temps », rien de moins. Il s’agit ici de metal goth atmosphérique qui évoque TIAMAT ou DARK TRANQUILITY.

L’intro de l’album reprend le discours de J. Robert Oppenheimer  (« I am become Death, the destroyer of world »), surnommé « le père de la bombe atomique », et les quelques notes de guitare qui l’accompagnent suffisent à poser l’ambiance ; on est en terres dévastées et l’espoir n’est plus.

On lâche les chiens avec Love is the End et son rythme soutenu. Les premières instants captent notre attention, c’est entraînant et la ligne mélodique est efficace. La bonne idée de ce morceau c’est de ralentir la cadence lorsque que le chant arrive pour ne la relancer qu’au refrain. Vocalement, le chant de Philippe est sur ce projet plus sombre et rauque que sur PORN, presque guttural, et s’harmonise très bien avec les instrumentations. Les textes sont quant à eux plutôt simplistes et redondants mais, s’agissant d’un album concept, cela est compréhensible et pardonnable. Les paroles sont néanmoins efficaces, le refrain de No Rights - le troisième morceau - restant particulièrement en tête par exemple. Ce titre pose une atmosphère très mélancolique, empreinte de douleur et de mort, à l’instar de Writing on the Wall et One Second After. C’est le genre de morceaux qu’on pourrait retrouver sur des bandes originales de films comme Resident Evil, Requiem for a dream ou dans la série The Walking Dead. Plus orientée metal indus, Freaky World  repose sur des percussions bien lourdes et des riffs bien gras avec toujours une tournure très cinématographique. L’approche « bande son » de l’opus est effectivement confirmée par l’attention portée à chaque morceau pour retranscrire un sentiment de dévastation et de solitude. C’est également le cas sur The Hangman, qui offre un break reprenant cette fois le discours de John F. Kennedy à propos du communisme. The Origin of all Coming Devil, presque entièrement instrumentale, conclut ce premier chapitre avec une bonne montée en puissance et reste pour moi le meilleur moment de l’album.

Envoûtant, mélancolique et sombre, Chapter One nous plonge dans des profondeurs obscures dont on ne peut ressortir indemne mais où l'on revient avec plaisir. Cela laisse présager du meilleur pour la suite. Il ne reste plus qu’à patienter pour découvrir un nouveau chapitre à cette oeuvre qu’on attendra impatiemment.