Chronique | Turmion Kätilöt - Perstechnique

Pierre Sopor 23 février 2011

Avec leur cinquième album, les finlandais de Turmion Kätilöt essayent d'atteindre de nouveaux objectifs et peut être élargir leur cercle de fans. Après avoir réussi à se faire connaitre d'un certain public malgré un chant finnois qui ne simplifie pas vraiment les choses, l'anglais se fait de plus en plus présent depuis le précédent 'Usch!', sorti en 2008. Bien que ne présentant pas d'évolution majeure, leur son apparait plus accessible également, plus electro. La présence de Peter Tägtren (Hypocrisy et Pain) en invité sur 'Grand Ball' dénote aussi de cette volonté de rencontrer une audience plus large. Contrastant avec des performances live réputées extrêmes, la musique de Turmion Kätilöt lorgne de plus en plus vers un dance-metal (voire l'electro pure et simple avec 'Herran Toinen Tuleminen') que l'on pourrait presque qualifier de guilleret, la plupart des titres sonnent très festif. Par contre, les thèmes abordés sont toujours aussi sombres et violents (principalement le sadomasochisme, Satan et le sang, miam!). Le chant est moins guttural que par le passé, moins death. Turmion Kätilöt s'éloigne de The Kovenant mais embrasse pleinement le kitch assumé des Deathstars, dont ils reprennent la plupart des stéréotypes ('Verta Saata', par exemple). Mais malgré ce penchant cyber, on retrouve quelques gros riffs qui tachent, renvoyant à Oomph! ou 'Herzeleid' de Rammstein, comme sur la très théâtrale 'Ihmsixsixsix', voire quelque chose de bien plus brutal ('Hanska'). Dommage que les six finlandais n'arrivent pas plus souvent à se démarquer de ce qui a déjà été fait dans le genre (aux groupes cités plus haut, on peut aussi bien ajouter les Dope Stars ou Static-X)...Au final, Turmion Kätilöt a beau chercher à se faire remarquer par ses provocations scéniques, un son propre et accrocheur et l'aide du génial Tägtren, il leur manque cette fois le supplément d'âme qui permet de passer du rang d'énième groupe calquant ses modèles à celui de groupe majeur. 'Perstechnique' divertira un temps, mais est bien trop formaté pour nous tenir en haleine sur le long terme. Dommage qu'ils n'osent pas plus, avec une pochette aussi envoutante et subtile.