Chronique | The Vision Bleak - Set Sail To Mystery

Pierre Sopor 2 avril 2010

Le groupe allemand mené par le duo Ulf Schwadorf et Allen B. Konstanz avait réussi à séduire avec son premier album, 'The Deathship Has A New Captain' grâce à un metal horrifique, gothique, théâtrale, bourré de références au cinéma fantastique de la Hammer ou des studio Universal des années 30 : vampires et loups-garou sont omniprésents. La littérature fantastique du 19ème/début 20ème siècle n'est pas non plus en reste, tant Locevraft ou Poe semblent les inspirer. Les deux albums suivants gardaient une certaine efficacité, mais après un 'Carpathia' plus incisif, 'The Wolves Go Hunt Their Prey' avait pu décevoir, le groupe ne se renouvelant pas assez, frôlant presque la platitude. Et pourtant, c'est avec un réel plaisir que l'on retrouve leur ambiance sombre et mystérieuse dès les premières notes de "A Curse Of The Grandest Kind' : la voix grave et claire d'Allen Konstanz impressionne toujours et le duo montre son savoir-faire quand il s'agit de planter une atmosphère et faire monter la tension. Les morceaux s'enchainent ensuite, gardant toujours cette teinte de mystère, fascinants et entrainants. The Vision Bleak fait dans le grandiose sans faire dans le (trop) kitch. Plus metal, cet album ne révolutionnera pas le genre. Mais il reste séduisant du début à la fin, alternant entre des morceaux au rythme effréné ('Descend Into Maelström') et d'autres plus magiques comme 'Mother Nothingness (The Triumph of Ubbo Sathla)'. De plus, le groupe a eu la bonne idée de proposer sur un deuxième disque (en édition limitée) des versions instrumentales (principalement au piano) des titres de l'album, le tout dans une ambiance très "sepia", le son crachote un peu, comme un vieux vinyl. Parfait pour rester dans l'ambiance. 'Set Sail To Mystery' est en définitive un très bon album, agréable à écouter, que ce soit dans son caveau ou sa forêt de pins, du moment qu'il fait assez nuit pour croquer une chauve-souris de temps en temps.