Chronique | Skinny Puppy - The Greater Wrong Of The Right

Pierre Sopor 25 mai 2004

Avec 'The Greater Wrong Of The Right', Skinny Puppy semble créer une rupture avec le passé. Sorti 8 ans après 'The Process', album maudit, il s'éloigne du son extrêmement torturé et oppressant du groupe canadien. Les titres sont plus mélodieux, plus accessibles aussi, tant au niveau des compositions que du chant. L'ouverture accrocheuse sur 'I'mmortal' reste dans un ton tordu typique, mais on y reconnait peut-être l'influence du projet solo de Nivek Ogre, Ohgr. Skinny Puppy distille toujours des ambiances malsaines, sombres ('EmpTe' ou la très pensante 'dOwnsizer'), mais explore aussi d'autres voies, comme sur 'Past Present', plutôt pop, ou 'Pro-Test', où le phrasé quasi hip-hop de Ogre rappelle définitivement son projet solo. Parmi les titres les plus marquants, on note 'Use Less', très orchestrale et bénéficiant des participations du batteur Danny Carey (Tool) et de Wayne Static (Stratic-X). Pour conclure l'album, 'Goneja' et 'Daddyuwarbash' explorent des chemins plus tortueux, bien que la voix de Ogre reste définitivement plus claire et mélodieuse. Skinny Puppy a fait le choix d'évoluer, délaissant une partie de son agressivité et de son inaccessibilité pour un résultat un peu plus pop, mais toujours aussi tordu, voire plus. Et si les fans de la première heure risquent d'avoir du mal à s'y retrouver, 'The Greater Wrong Of The Right' a un aspect fédérateur que n'avaient peut être pas Skinny Puppy avant, grâce à des morceaux comme 'I'mmortal' ou 'Use Less' par exemple.