Chronique | Skinny Puppy - Mythmaker

Pierre Sopor 30 janvier 2007

SKINNY PUPPY revient, deux ans après The Greater Wrong Of The Right, l'album de leur come-back au rendu assez "révolutionnaire" et tranchant pas mal dans leur longue carrière (25 ans) avec son orientation plus accessible. Mythmaker retourne à quelque chose de plus dépouillé, peut être moins accessible que le précédent opus. On replonge plus ou moins dans l'ambiance oppressante des premiers albums, comme si le groupe retrouvait sa personnalité depuis l'arrivée de Mark Walk à la production. L'oeuvre est bourrée de changements de rythme, de directions que la voix dérangée de Nivek Ogre accompagne parfaitement, parfois de manière fluide et parfois plus hachée. Ce qui plaît d'emblée, c'est l'enchaînement de petites surprises : Magnifishit sur laquelle la voix de Ogre permet une superbe entrée en matière bien menaçante, avant daL et son côté techno assez fun. HaZe est un titre franchement théâtral où la voix distordue de Ogre est mise en relief par les percussions lors des envolées du refrain, une mélodie calme accompagnant le couplet ... On est très proche du titre Use Less sur le précédent album. Le choc vient avec Pedafly, un morceau aux grosses percussions et accompagné par des guitares bien lourdes et dont le texte martelé par Ogre accentue le dynamisme. Une vraie bombe, peut-être le meilleur titre de l'album. jaHer jure à coté par son calme, un son de guitare acoustique, un piano et quelques beats accompagnent un chant fluide et calme. Quel dommage que l'album connaisse un creux après politikiL, dont les cris et le mitraillement donnent un rendu frénétique. lestiduZ est bourrée de sons et d'effets un peu cheap qui ne jouent pas vraiment en faveur du duo et pastrurN lasse aussi avec tous ses effets. Ambiantz ne marque pas non plus les esprits, avant UgLi, hypnotique et bien agressive. UgLi achève cet album sur les illusions qu'on nous impose tout au long de notre éducation, ces mythes créés de toute pièce permettant de nous contrôler, alors évidemment l'évocation de la religion est inévitable. Tant mieux, on garde en tête le Jesus wants to be uglyyy répété et on reste sur une bonne impression. Mythmaker revient donc vers quelque chose de plus sombre et torturé et commence vraiment bien avant de connaître un coup de mou. Dommage car la plupart des pistes sont vraiment très bonnes, voire excellentes. On gardera Pedafly et UgLi comme les plus marquantes, en attendant la tournée qui va suivre et un éventuel passage par la France.