Chronique | Moshpit - Self Proclaimed Kings Of Infamy

Pierre Sopor 18 septembre 2005

On leur avait pourtant dit à l'asile de Castle Von Sheiss de ne pas interdire Disney Channel à leurs malades. Résultat : un trio de dingues en camisoles s'évade en signe de protestation et se retrouve largué en pleine nature. Leur passion commune pour les mots croisés et leur amour des coquillages les amène à fonder MOSHPIT, un projet orienté tek hardcore complètement barge. Self Proclaimed Kings Of Infamy est un court EP pour nous échauffer avant la sortie prochaine du premier album du groupe. Un tour de chauffe donc, mais gare au claquage : quatre titres peut-être, mais un déchaînement impressionnant de décibels qui nous arrivent tout droit en pleine tronche pendant près d'une vingtaine de minutes. En écoutant MOSHPIT, on ne peut s'empêcher de penser à des DJ maitres du genre, tels MANU LE MALIN ou LENNY DEE, auquel le groupe se réfère, mais avec des guitares et du chant en plus. L'ouverture sur Burn In Hell prend quelques secondes, histoire de placer quelques bruitages et sirènes d'alarme, la suite de la chanson donne le ton de l'album : grosses guitares, rythme de forcenés et hurlements distordus énervés. Aucun répit en 18 minutes. Sauf avec Fuck The Hippies peut-être. Et pourtant il paraît que le groupe joue aussi des morceaux plus calmes et ambients en live. Nous retrouverons ces morceaux "calmes" plus probablement dès le futur album, qui sait ? We Killed Jah a donné un clip à l'image du groupe : totalement dingue, plein de sauts, de contorsions et d'un verdâtre tout ce qu'il y a de plus sexy. On retrouve d'ailleurs tout particulièrement l'influence de LENNY DEE à la fin de cette chanson, pur moment techno hardcore pour conclure de manière frénétique le disque. Un EP court mais intense. On se dit que si le groupe avait voulu jouer plus vite et plus fort, ils auraient eu du mal. On attend donc avec impatience l'album, qui s'annonce comme plus varié, mais sûrement tout aussi dément.