Chronique | Jad Wio - Sex Magik

Erīck Wīhr 8 octobre 2007

Jad Wio revient début 2008 avec Sex Magik, un album très glam pop qui renoue avec la spontanéité des premiers albums du groupe. Cet album est sous-titré 'Histoire de Lilith Von Sirius', pseudonyme derrière lequel se cachait Diana Orlow une jeune prostituée décédée d'un cancer à 26 ans , que Bortek à rencontré dans sa jeunesse. A savoir qu'elle avait prêté sa voix sur deux titres de Neubauten 'Blume' et 'Malediction' sous le nom Diana Orloff. L'album mettra en relation des passages de sa vie en parallèle avec sa quête émotionnelle et spirituelle autour des écrits diaboliques d'Aleister Crowley. Les textes effectuent de nombreux jeux de mots complètement fous, usant parfois des sonorités comme 'V nue sans fourrure' qui fait un clin d'oeil à la 'Venus in Furs' de Velvet Underground. Et c'est peu de dire qu'il est rare que le français soit si bien manipulé dans nos musiques. On retrouve un univers artistique parfois proche de Gainsbourg, 'Poupée désir / Poupée de zan'. Les mélodies sont belles, les plus marquantes resteront 'Das Ist', 'Aiwass' (son serpent, clin d'oeil au léviathan), et encore 'Mademoiselle D'. Bortek s'exprime tel un pantin possédé, les textes sont assez crus. Les récits de Diana cités dans les titres 'La Monnaie Vivante' et 'Sans But Ni Fin' sont très durs. L'album peut-être très déconcertant si l'on considère l'absence notable de critique ou de révolte face à certaines situations particulièrement inhumaines. Toutefois cette violence se retranscrit musicalement et vous entraine dans sa chute sournoise, par une mélodie et un chant tourmentés. L'album se termine par '666 Magik' à prononcer à l'allemande 'Sex Sex Sex', et conclue cyniquement sur une célèbre comptine qui vous laisse un goût amer 'Ainsi font font font les marionnettes' ...