Chronique | Igorrr - Poisson Soluble

Erīck Wīhr 1 janvier 2006

Depuis 2004 avec la démo Oeil un énergumène se cachant sous le pseudonyme de IGORRR sévit dans nos régions. Celui-ci envieux d'entendre une fusion de tous les genres musicaux, décide de provoquer leur confrontation soumise à aucune règle. Auteur à l'origine de compositions death metal électronique, on a la chance de pouvoir en plus profiter d'un aperçu extrême et violent de ce choc culturel, passant d'un classique de Bach à du CANNIBAL CORPSE ou MORBID ANGEL. Tantôt compositeur, tantôt DJ l'accord se tient, et le message est à la fois fort et humoristique. Alors poussons la galette dans le lecteur l'instant de vous faire découvrir quelques-uns des morceaux de Poisson Soluble dont la pochette annonce dors et déjà un menu quelque peu "caca aux tiques". Petit Prélude Périmé lève le rideau avec des petits gazouillements d'oiseaux sur fond de clavecin, qui vont au fur et à mesure se transformer en un assourdissant bruit saturé rappelant une attaque des Oiseaux d'Hitchcock. Le bal ouvert nous amène directement dans l'univers des années 50 sur des balades classiques à l'accordéon avec Mastication Numérique, où s'ajoute par attouchements une voix d'ogre ... Tartine de Contrebasse démarre dans un mélange complètement brouillé et étourdissant qui fini sur des sonorités mafieuses au saxophone. C'est alors que des indiens se mettent à chanter sur du death metal, eh oui, Pizza aux Narines est déjantée, tant par ses textes absurdes avec "Je suis dans la salle de bain, et, je me brosse les sourcils" que par sa transition magistrale sur l'orgue de La Toccata & Fugue de Bach. Sueur de Caniche est là pour ... pas grand chose en fait. Dieu est-il un Être ? est tout simplement une dinguerie, entre son clavecin lui donnant un côté rustique, bourgeois, fusionnant avec des voix-off débattant sur le caca et le pain. Sorbet aux Ongles est une ballade gothique intervenant comme un générique de fin en l'attente de la suite prévue pour 2008 ...