Chronique | Igorrr - Moisissure

Erīck Wīhr 23 janvier 2008

Comme nous l'avions prédit, le dernier album d'IGORRR s'inscrit dans la lignée de la piste Sorbet aux Ongles clôturant son prédécesseur. Baptisé sous la coupe d'electro expérimentale religieuse celui-ci est parsemé de nombreux chœurs et de mélodies macabres. Fidèlement au concept du projet, c'est une musique totalement imprévisible et ponctuellement passée à la moulinette dans la confrontation avec un death metal électronique extrême. Moins accessible et rigolote que par le passé la galette est marquée de morceaux acoustiques parfois joués avec des mesures de guitares classiques comme sur Putrefiunt qui sonne très folklore espagnol, ou encore Moelleux dans la même veine. Dans un domaine plus jazzy on dénombre les très courtes mais pas moins bonnes Extro et Croute et dans un domaine plus électrique Oesophage de Tourterelle. Cette dernière est l'une des pistes les plus expérimentales de l'album mais aussi l'une des plus inaccessibles. Brutal Swing est en décalage complet, déjantée et amusante, rappelant par certains aspects un vieux cartoon. Les dernières pistes sont plus classiques, assez atmosphériques ou retentissent des orgues et ambiances relativement tristes provoquées par des chœurs ou des pleurs d'enfants. Les envolées lyriques sur Phasme Obèse en est l'un des exemples des plus réussis. L'album est donc finalement plus doux que part le passé mais vient confirmer le goût immodéré d'IGORRR pour les associations sonores les plus improbables.