Chronique | Fragile Figures - Silent Scars

Pierre Sopor 21 mai 2021

Duo colmarien formé en 2019, FRAGILE FIGURES unit Kai Reznik (guitare et machines) et Julien Judd (basse) et surtout frappe très fort dès son premier EP, Silent Scars, dont l'artwork capte l'attention de la rétine avant même que son contenu ne s'en prenne à nos tympans.

Musicalement, on peut y coller un paquet d'étiquettes avec "post" avant : post-noise, post-rock, post-punk... Peu importe l'enveloppe, c'est le contenu qui nous intéresse. En l'occurence, un EP de cinq titres instrumentaux tout en tension et mystères, aux mélodies Goblinesques qui font mouche et à la basse nerveuse qui apporte urgence et anxiété à une guitare toute en lamentations hypnotiques. On constate cet aspect cinématographique revendiqué par FRAGILE FIGURES, et pas seulement à cause des quelques samples distillés ici ou là : la musique installe une intensité dramatique viscérale, tantôt étouffante, tantôt rassurante lors des quelques envolées plus lumineuses. Les élégantes ténèbres de L'Etreinte, l'angoisse plus bruitiste de Three Sisters can Mess you Up, la mélancolie de Old Echoes, les penchants presque industriels de Stereography et l'intensité théâtrale et tourmentée d'Underneath the Surface assurent un voyage séduisant et mouvementé dans cet univers sombre mais plein de grâce.

Silent Scars est un premier EP particulièrement abouti, les deux musiciens semblant avoir trouvé très rapidement leurs marques et leur identité. FRAGILE FIGURES jongle avec nos émotions et nous offre un univers hanté et tout en nuances à découvrir absolument.