Chronique | Deadly Apples - Metamorphosis Has Begun

Pierre Sopor 31 octobre 2005

Groupe canadien à la croisée d'un metal industriel très dur et de sonorités plus expérimentales : DEADLY APPLES nous propose leur démo Metamorphosis Has Begun afin de découvrir leur univers sombre, violent et empruntant aux plus grosses références du genre. En effet, même si le chant est plus souvent hurlé, la voix de Freak évoque aussi beaucoup celle de MARILYN MANSON, dont l'influence sur le groupe semble avoir été importante. Pour en finir avec les influences, on peut également citer KORN pour l'aspect torturé et violent que l'on retrouve autant dans les compos et le chant. Si Metamorphosis Has Begun est une démo courte, elle n'en est pas moins dévastatrice. Illusion nous propose une entrée en matière "classique" : intro calme avant un déchaînement de grosses guitares, un chant d'abord chuchoté qui va monter en puissance et en volume pour finir en hurlements. Sur Abuse on retrouve encore une intro très calme, la voix alternant entre des moments parlés glauques et malsains et des cris illustrant une folie montante. Folie qui se fait plus nette avec Troubled Mind qui, contrairement aux deux précédentes, commence de manière plus violente et bruyante. Puis les guitares ralentissent, les hurlements de dégénérés trainent plus, avant d'arriver à une sorte de pause, un très court break avant de repartir dans l'esprit torturé de DEADLY APPLES. La dernière piste It Never Ends, porte ce nom à merveille. Celle-ci durant près de dix minutes peut se diviser en deux parties très distinctes : tout d'abord, on n'entend que la voix plaintive de Freak sur un fond de clavier rappellant étrangement la Sonate au Clair de Lune de Beethoven. Une voix qui hélas, aurait sûrement mérité un enregistrement d'une qualité supérieure car elle paraît résonner de manière étrange sur un fond aussi calme. Ce défaut est à peine remarqué que l'on se dit en effet, ça devient un peu trop long, mais heureusement, les guitares s'activent à ce moment là pour nous offrir un fin plus chaotique, avec des sons rappelant presque des cornemuses. Une très bonne conclusion, assez expérimentale, et surtout angoissante. DEADLY APPLES nous offre donc une bonne démo, qui nous permet de découvrir un univers violent, torturé, possédé, angoissé et angoissant. La suite de leur carrière s'annonce comme plus expérimentale, plus industrielle, mais surtout plus variée que sur cette première démo pro, enregistrée en un week-end. Et c'est peut être là le principal défaut du disque : on retrouve globalement toujours le même style de morceaux.