Chronique | Dav Dralleon - STREET KRVZADER

Julien 4 avril 2024

Depuis près d'une dizaine d'années, Dav Dralleon vient nous secouer avec son électronique énervée, mélange de darksynth et de metal pour un rendu brutal au possible. Avec son ambiance post-apocalyptique, son approche cinématographique et des références geek très prononcées, le projet du Neversois a tous les arguments pour qu'on s'y intéresse. Après un album inspiré du mythe de Cthulhu, le français revient avec STREET KRVZADER. Le contexte, le voici : la cité d'ABADDON, sous le contrôle de la mégacorporation VALHALLA et de son intelligence artificielle DEATHBRINGER, est réduite à un énorme champ de bataille dans lequel s'affronte plusieurs gangs. Pour vaincre le plus dangereux d'entre tous, plusieurs groupes décident de s'unir afin de créer le ZANTETSUKEN, un cyborg samuraï destiné à affronter le DEATHBRINGER. Cool ! Rien qu'à voir la pochette de l'album, on sait que ça va tabasser.

Si l'on s'attendait à de la violence en lançant un album de Dav Dralleon, on n'aurait pas pu imaginer que celle-ci franchirait un nouveau cap. STREET KRVSADER est un déferlement de brutalité qui ne se repose quasiment jamais, repoussant toujours plus son côté extrême à grand renfort de guitares saturées et d'électronique boostée aux stéroïdes. Déjà présente sur les dernières productions du français, la touche metal est ici largement amplifiée, laissant le côté synthwave/chiptune au second plan. Quelques notes de synthés viennent cependant en renfort par moment pour appuyer certains passages (Metal Warrior, Zantetsuken, Vertikall Daemon) et toujours avec une approche hardcore. Dralleon prouve qu'on peut être bourrin tout en restant cohérent et offrir une vrai musicalité (coucou GosT).

Le titre Deathbringer crée la surprise en invitant Irving Force gueuler dans le micro ; ça cogne très fort, ça sent la testostérone, les dessous de bras et les cheveux gras. Les quelques moments d'accalmie toute relative de l'album (Valhalla Sektor 99, Quarter of the Iron Priest) sont servis par un sound design excellent, apportant à l'atmophère cyberpunk cataclysmique un côté industriel lourd et pesant. Il fallait au moins ça pour se manger les quasi dix minutes de Abaddon Lethal Future Shock. Vous connaissez ce truc, dans les jeux vidéos, où après avoir galérer à épuiser la barre de vie d'un boss, celle-ci se remplit de nouveau et les choses sérieuses commencent ? Abaddon Lethal Future Shock, c'est ça : le boss final de l'album, le morceau qui ne veut plus nous lâcher et qui enchaîne les changements de rythme au point de nous rendre épileptique. 

Ecouter STREET KRVZADER c'est la sensation d'avoir entendu la bande-son survoltée d'un jeu vidéo à la brutalité extrême et d'y avoir laissé quelques dents au passage. Un défouloir comme on n'en fait que trop rarement. Dav Dralleon, c'est plus fort que toi !