Chronique | Cradle Of Filth - Thornography

Le nouvel album de CRADLE OF FILTH, groupe controversé au croisement entre plusieurs genres, doit confirmer l'orientation plus heavy et accessible du groupe. Si la pochette de Thornography a valu à l'album de ne pas être distribué dans certains magasins aux Etats-Unis, ce n'est cependant pas son contenu qui risque de choquer particulièrement les habitués... On reste finalement dans un ton très convenu, plongé dans une ambiance gothique et fantastique, hantée de hurlements et de mélodies enchanteresses. Pourtant le disque n'est pas mauvais. Continuant dans une voix très orchestrale et mélodique, n'innovant pas (ou peu) par rapport à Nymphetamine. Thornography est plus proche du heavy metal, les sonorités sont plus claires pour un résultat cependant très efficace. Aux très classiques Dirge Inferno ou Libertina Grimm succèdent des pistes plus emballantes, comme le duo avec Ville Vallo de HIM Byronic Man, Cemetery And Sundown, ou Under Huntress Moon, où Dani limite ses hurlements aigus pour un chant plus clair, mieux adapté à l'ambiance fantastique des titres. Pour l'ambiance, on retiendra Lovesick For Mina, aux pauses et changements de rythme donnant plus de punch et de profondeur à l'ensemble. Temptation, reprise du groupe HEAVEN 17 est plus kitch, décalée et limite punk. Surprenant sur un album de CRADLE OF FILTH, mais concluant dans une certaine ouverture d'esprit et un certain recul, faisant parfois défaut à la bande de Dani Filth. Un album écoutable, accessible, avec quelques références inévitables à la littérature fantastique britannique (The Byronic Man ou Lovesick For Mina pour les plus évidentes), quelques passages mélodiques éclairant un ensemble classique, quasi répétitif. Thornography ne surprendra pas forcément, ce qui ne l'empêche en rien d'être globalement séduisant, à condition d'apprécier l'orientation actuelle du groupe.