Chronique | 1969 Was Fine - ...But 666 Is Allright

Pierre Sopor 20 mars 2007

On savait les membres de PUNISH YOURSELF talentueux et capables de proposer une musique diversifiée. On les sait maintenant également schizophrènes, avec leur deuxième groupe 1969 WAS FINE. On pouvait craindre que ce premier album ait du mal à trouver son identité. Est-ce utile de préciser que ces craintes étaient infondées, surtout après les nombreux concerts donnés par le groupe ? L'album s'ouvre sur deux pistes énergiques, rentre-dedans et ultra-efficaces, Vietnamsexbomb et Living In The City. Spiders375Necromancers, qui fait partie de ce que ce groupe a composé de mieux, propose un rythme plus lent et une superbe ambiance plombée par un saxo diaboliquement séducteur. Les refrains restent en tête, chaque morceau est accrocheur et appelle à une seconde, voire une troisième écoute (ou même plus). Les références sont multiples, nous surprenant parfois comme des clins d'œil. On note par exemple la pochette, rappelant énormément les RAMONES, ou encore La Muerte Hotel, irrésistible relecture de Heartbreak Hotel de ELVIS PRESLEY. L'influence de groupe comme les SWANS, les REVOLTING COCKS pour le coté "cowboy sous acides", ou les multiples travaux de J.G. Thirlwell ne peuvent pas non plus passer inaperçues. Avec ses pistes rapides (Right To Riot, Vietnamsexbomb, etc..), celles où l'ambiance est plus obsédante (Spiders375Necromancers et Doctor Doom, dans une version très différente de celle connue sur l'album Gore Baby Gore de PUNISH YOURSELF), ou des bombes pleine de hargne qui viennent nous éclater en pleine face, ...But 666 Is Allright est déjà un classique incontournable. L'omni-présence du saxo possédé, la variété de titres imparables, le côté plus "concret" font que 1969 WAS FINE ne fait pas que se démarquer de PUNISH YOURSELF, mais réussit l'exploit de se hisser au même niveau dès le premier album.