Chronique | VNV Nation - Resonance

Pierre Sopor 15 mai 2015

Bien que succédant à Transnational, les origines de Resonance, de son nom complet Resonance : Music for Orchestra Vol. 1, remontent à plus loin. C'est fin 2012, lors de la première édition du Gothic Meets Klassic festival de Leipzig, où des formations électroniques jouent avec un orchestre complet (on y a par exemple vu BLUTENGEL, COMBICHRIST, SUICIDE COMMANDO ou encore OOMPH!), que VNV NATION a l'idée de cet album purement orchestral. Le temps de ce Resonance, il faudra donc faire le deuil des sonorités EBM et futurepop habituelles pour redécouvrir des morceaux issus de la discographie du duo depuis leur second album Praise The Fallen jusqu'au dernier Transnational. On débranche les synthés sur Resonance, et on garde la voix de Ronan Harris, accompagné du célèbre Film Orchestra Babelsberg de Berlin pour redécouvrir des titres qui sonnent forcément moins agressifs, plus lents, mais que l'on reconnait néanmoins sans le moindre doute. Si sur certains la transformation est particulièrement frappante (Perpetual par exemple), on est moins surpris par d'autres réarrangements, quand les titres d'origine sont déjà moins rapides (c'est le cas sur Illusion). Si la musique classique a toujours été une influence revendiquée par VNV NATION, le fait de passer de manière aussi radicale à une musique purement orchestrale décuple l'émotion que le groupe a souvent recherché par le passé. Cependant, l'aspect très cinématographique et plein d'emphase de la musique orchestrale ne se marie pas toujours harmonieusement au chant pourtant irréprochable de Harris et sa voix peut-être trop dure, trop frontale. Il en résulte parfois une impression étrange de lourdeur, de trop plein, alors qu'il manque peut-être à Resonance une petite étincelle pour décoller, un peu de l'énergie des morceaux les plus pêchus du groupe. Loin d'être impossible avec un orchestre, cette énergie aurait pu naître d'une utilisation plus nerveuse de violons, par exemple. Car étrangement, sans paroles ajoutées, Resonance fonctionne d'autant mieux : on apprécie plus le travail comme on apprécierait la bande-son d'un film tant le rendu, chargé en émotion, semble parfois narratif (sur Standing ou Teleconnect, Pt.2 en conclusion c'est frappant). Resonance est donc une première expérience très intéressante, malgré son inégalité sur la longueur, et que l'on adorerait voir appliquée à d'autres formations !