Chronique | Parade Ground - Rosary

Pierre Sopor 2 juillet 2007

Après être resté en stand-by pendant plus de 15 ans (de 1988 à 2004), PARADE GROUND nous propose son deuxième album en 25 ans. Après avoir longtemps collaboré avec FRONT 242 (le groupe est produit par Patrick Codenys et a participé aux des enregistrements du groupe culte belge), ils délaissent ici l'aspect EBM de leur musique pour un résultat plus cold et dépressif, au chant quasi punk (sur Windfall par exemple).

Tout le long de cet album, le duo nous plonge en eaux profondes (Europe Side Down), le chant semblant parfois très lointain derrière des sonorités plus ou moins minimalistes, electro, parfois plus rock, souvent bruitiste (Fight Time ou encore In The Line Of Fire par exemple). Chaque titre est introduit par une Rosary, passage ambiant intriguant et chargé de mystère, évoquant forcément la religion catholique, et ses rosaires récités après méditation. L'ambiance se dégageant de cette musique froide et quasi-cauchemardesque n'en est que plus inhumaine. Album rempli de mélancolie (Breath, ou Snail's Burial, à la rythmique industriel torturée), Rosary peut néanmoins déstabiliser.

De par sa recherche sur le chant (vraiment calfeutré, en retrait par rapport à d'autres instruments) et son originalité, la musique de PARADE GROUND n'est pas facile d'accès. L'écouter revient à se lancer en terrain inconnu, ce qui peut être difficile tout le long des trente morceaux. Mais une fois la barrière de l'inaccessibilité passée, l'univers désabusé, quasi-apocalyptique, inhumain, éthéré et totalement atypique du duo s'avère aussi prenant qu'obsédant.