Chronique | Ordo Rosarius Equilibrio - La Fleur du Mal

Pierre Sopor 29 mars 2022

ORDO ROSARIUS EQUILIBRIO sortira dans quelques semaines un nouvel album, Nihilist Notes (And the Perpetual Quest 4 Meaning in Nothing. L'EP La Fleur du Mal sert d'introduction à cette nouvelle pièce que les Suédois promettent de nouveau plus sinistres et oppressants que leurs précédents travaux.

L'univers, lui, est familier : sensualité macabre, poésie sombre et titres à rallonge, ORDO ROSARIUS EQUILIBRIO ne chamboule pas son identité (et, d'ailleurs, personne ne le leur demande). Effectivement, In the Name of the Sun, my Father and the Spirit plante une ambiance revenant à des sonorités plus martiales, avec sa rythmique menaçante, stricte. Grâce à la lenteur solennelle de No Time Like the Present - La Fleur du Mal, l'EP prend des airs de rituel hypnotique mais ni la pointe de lyrisme de Receive the Flame, all you Children of the Sun, ni la mélancolie de I am the Son of Daggers, in a Future you Forgot ne viennent briser ce charme sombre qui opère. Percussions théâtrales, atmosphère intimistes mais lourdes : ORDO ROSARIUS EQUILIBRIO est en effet moins enjoué. Tant mieux. Cette humeur maussade ne vient cependant pas ruiner le pouvoir de séduction du groupe, qui, même dans la froideur héritée de l’industriel martial, laisse aux émotions leur place notamment grâce à la voix de Tomas Pettersson dont les vers tombent ici comme autant de sentences dépitées.

Avec La Fleur du Mal, on retrouve ORE comme on l'aime : inquiétant, poétique, envoûtant et sinistre. Si l'EP est représentatif de ce que nous réserve l'album à venir, alors il ne faudra pas passer à côté.