Chronique | Nornes - Vanity

Spoon 7 août 2018

NORNES s'associe de musiciens aux univers très différents, du folk rock au deathgrind en passant par le metal industriel et la trip-hop. Un projet très jeune mais composé de musiciens expérimentés avec une passion commune : le doom. La France rassemble peu de groupes de ce style, au sens traditionnel du terme, alors quand l'un d'eux vient à se former on devient curieux, souvenez-vous d'ECCLESIA, déjà chroniqué en ces lieux. Mais revenons à nos nordistes et à leur tout premier tableau, Vanity, mettant en scène la vacuité de l'existence.                                

Les mélomanes ont visiblement l'air de très bien connaître le terrain sur lequel ils s'aventurent. Les trois titres proposés sont soignés et bien structurés. Le quatuor sublime sans difficulté un doom metal traditionnel, comprenant son chant clair et ses ambiances lentes et atmosphériques, avec un doom beaucoup plus funeral, caractérisé par les grunts et des riffs tout aussi lents mais beaucoup plus marqués par la massivité de la basse.

Néanmoins, avec deux guitaristes dans la formation, il aurait été intéressant d'entendre plus distinctivement une séparation entre ces derniers, à l'instar de la dualité vocale avec ses chants nasillards et gutturaux qui apportent un peu de variation à la fois narrative et musicale. La musique gagnerait à avoir des soli puissants à la SATURNUS, voire à pousser un peu plus au niveaux des vocaux dans la veine de SOLITUDE AETURNUS. Through an Ocean of Despair va dans ce sens mais peine à briser cette retenue. La formation devrait ainsi gagner en profondeur en exploitant mieux le fait qu'elle comporte deux guitares et deux voix distinctes, afin de tirer parti au maximum de son potentiel.

Ce que NORNES nous propose, c'est un doom authentique mais qui a encore besoin de prendre ses marques. Avec Vanity, les valenciennois ont montré qu'ils avaient les armes nécessaires pour frapper fort. Ils ne leur reste maintenant qu'à s'extirper de leurs influences et composer d'eux-mêmes des titres massifs en nostalgie, désolation et introspection.