Chronique | HeYs - In Blood We Trust (EP)

Pierre Sopor 2 août 2017

Après quelques concerts, le tout récent quator HeYs sort un premier EP pour faire découvrir leur metal tribal au monde. Composé de deux titres enregistrés en une journée, In Blood We Trust constitue une bonne introduction à l'univers sauvage, déjanté et primitif du groupe emmené par le fou furieux polymorphe Loki Lonestar.

Les influences revendiquées de SYSTEM OF A DOWN et RAGE AGAINST THE MACHINE sont criantes dans les premières secondes de (The) Stormbringer, morceau joué au 200 à l'heure (rassurez-nous, 200 km/h en 2017, c'est toujours rapide ?), où alternent frénésie furieuse, rythmiques plus lourdes et envolées plus sensible sur les refrains. Jusqu'au moment où on se retrouve en pleine transe chamanique et que l'aspect tribal prend tout son sens. Batterie syncopée, vociférations de possédés, guitares furieuses : HeYs sait se montrer particulièrement méchant et dément quand il le faut. Bucolikiller nous permet de découvrir une autre facette du groupe : après une intro toujours aussi furieuse, le rythme ralentit soudainement pour laisser une ambiance plus mélancolique s'installer, où les influences plus psychédéliques du groupe s'expriment. Les nostalgiques du groupe NUTCASE devraient en frissonner de plaisir, notamment quand Loki Lonestar se lance dans des vocalises théâtrales outrancières avant de retrouver ses hurlements sauvages. La variété des registres séduit, alors que HeYs se montre imprévisible et facétieux, passant de couplets tout en retenu à des refrains explosifs débridés, avant que le morceau ne s'achève sur un ricanement enfantin pas franchement rassurant.

Certes, deux titres c'est court pour se faire un avis. Cependant, deux titres c'est aussi suffisant pour se rendre compte de la folie et de l'énergie qui se dégage de ce projet à l'identité déjà forte.Totalement barré, In Blood We Trust est un EP surprenant, rafraichissant et addictif qui dégage une énergie directe, primitive et communicative. Il se murmure que le groupe aurait assez de matériel pour enregistrer un album, ce que les concerts ont démontré : ils ont intérêt à se dépêcher !