Chronique | Heartlay - Close to Collapse

Julien 14 juin 2017

Décidément, la scène metal indus française n’est pas amenée à disparaître, et tant mieux ! D’un côté, on a les « anciens » qui décident de sortir un nouvel album après une (trop) longue période d’absence (TREPONEM PAL ou PUNISH YOURSELF par exemple). De l’autre, on découvre ici et là des groupes encore assez jeunes mais qui se lancent dans ce style qui nous est si cher, et HEARTLAY, originaire de Paris, est un de ceux-là. Pas complètement nouveau-né puisqu’il a déjà sorti par le passé 2 EP (Injection et Remedy parus respectivement en 2014 et 2015), le groupe présente aujourd’hui son premier album studio, Close to Collapse.

S’éloignant légèrement de son style originel, le quatuor parisien propose ici des titres qui lorgnent davantage vers le metal indus comme le démontre Thrown, premier single de l’album et belle entrée en matière. Le titre nous accroche tout de suite par ses sonorités électro et son riff de guitare efficace. Même constat sur Come Down, également très rythmé par ses percussions lourdes et ses riffs assassins. On retrouve encore cette influence indus sur Will It Be Enough et son beat martial. D'une manière générale, les onze morceaux de l'album bénéficient d'un soin tout particulier dans leurs rythmiques, leurs breaks et leurs progressions. Une production soignée et propre, un peu trop peut-être. On aurait notamment apprécié davantage de rage dans le chant sur certains passages, les quelques envolées vocales étant un poil trop couvertes par les instrumentations. La faute, sans doute, à quelques morceaux au tempo plus faible, donc forcément plus ambiancés évoquant par moments les premiers albums de DEFTONES. Cette légère baisse de rythme intervient surtout en fin d’album mais n’entache en rien la qualité globale de l’opus. En effet, The Sights ou I Can't Let It Fall nous emmènent sur des rivages plus atmosphérique. Cette séparation avec d'autres morceaux plus rentre-dedans apporte à l’ensemble une variété bienvenue. On apprécie également le final Make It Go Away, entièrement instrumental, comme le générique d'un bon film qu'on ne veut pas quitter trop vite.

Avec Close to Collapse, HEARTLAY offre un premier album mature, carré et varié qui amène le groupe dans un style plus industriel qu’auparavant mais qui lui colle mieux à la peau. Il faudra désormais compter sur eux comme porte-étendard supplémentaire de la scène industrielle française, ce qui n'est pas pour nous déplaire !