Chronique | Heartlay - Attack & Agony

Julien 27 novembre 2019

Deux ans après un premier album studio convaincant, le groupe de metal industriel parisien HEARTLAY revient avec un second opus intitulé Attack & Agony. A l'écoute du premier extrait To the Floor, dont la sortie était accompagnée d'un clip vidéo, on constatait que le quatuor n'avait rien perdu de sa rage et continuait son avancée vers un metal industriel rentre-dedans et toujours enrobé d'une touche cinématographique.

Cet aspect bande-originale de film est effectivement bien présent dès les premières secondes du disque avec le morceau All That We Get et ses éléments électroniques et orchestraux qui captent immédiatement notre attention. Si on pouvait reprocher au chanteur Aaron Sadrin un léger manque de puissance vocale sur le premier album, celui-ci fait ici preuve de bien plus de hargne sur les refrains, ce qui permet de les mettre plus en avant et fait opposition à des couplets plus ambiancés. The Sharpest One vient ensuite nous tabasser avec ses boucles electro efficaces, rappelant par moment les premiers (et meilleurs) album de ZEROMANCER. Plus lent mais pas moins intéressant, le morceau Acrookeddream se veut également plus atmosphérique. Torn in Two respecte la tendance d'avoir des morceaux qui attaquent dès les premiers instants et remplit son rôle de gros rouleau compresseur.

Bloodright est sûrement le morceau qui surprendra le plus et affolera les amateurs de drum and bass façon PENDULUM ou encore CELLDWELLER (des influences qui nous rappellent que Xavier Schattel de CRYTEK est un membre du groupe) : riffs puissants, percussions qui cognent et hurlements rageurs, c'est dantesque. On reste dans la violence avec You're Not What You Claim dans laquelle Aaron donne tout niveau voix ; la longue introduction ne nous avait pas préparé à ça. La moitié de l'album est déjà passé et pourtant, il reste encore de belles surprises à découvrir à l'instar de Dirge et sa construction progressive et surtout To the Floor (premier single extrait de ce nouvel opus) agressif et incisif dans la droite lignée des dernières productions de 3TEETH.

Hourglass ralentit le rythme de l'album et offre en ambiance plus éthérée et aérienne et amorce tranquillement la fin d'un album qui ne nous aura laissé que peu de répit. The Curse We Know, en guise de générique de fin, conclut ce second opus en douceur.

Attack & Agony corrige les défauts de son prédecesseur et se présente comme une oeuvre mature, à la production soignée et pleine de bonnes surprises. Chaque titre est un hit potentiel et l'ensemble constitue un album varié et cohérent qui met en avant le talent du groupe pour nous servir un metal industriel hybride solide à l'ambiance cataclysmique.