Chronique | Emilie Autumn - Opheliac

VerdamMnis 1 septembre 2006 Faust

EMILIE AUTUMN, l'artiste aux talents innombrables, princesse du victoriandustrial, étend sa notoriété au monde entier avec l'album Opheliac sorti en Septembre 2006, et réédité en Mars 2007. Chanteuse, auteur, compositeur, productrice, pianiste, violoniste de renom, illustratrice et styliste, cette jeune femme possède tous les éléments de la réussite : énergie, virtuosité, fraîcheur et innovation. Opheliac est un album-concept sur les femmes et la folie, la souffrance et l'amour. Tout d'abord la chanson Opheliac donne le ton de l'album : violon, clavecin, rythmes electro, chant plein d'émotions et cris hystériques. Suit la ballade enchanteresse Swallow, avant l'énergique Liar, avec ses violons électriques gémissants, son refrain hypnotique et ses grognements. Retour dans l'ambiance baroque avec The Art of Suicide, où la voix d'Emilie se fait plus triste. La dépression continue avec I Want my Innocence Back, la plus sombre de l'album. Misery Loves Company est plus entraînante, alliant moderne et classique avec brio. La folie atteint son paroxysme avec God Help Me, évoquant quelque peu une scène de panique dans un film muet, où EMILIE AUTUMN répète continuellement ses prières désespérées. Shalott rappelle plutôt les contes de fées ; cette chanson marque une pause, fraîche et entraînante. Gothic Lolita est plus lourde, plus électronique, bien vite balayée par l'énorme morceau Dead is the New Alive plutôt électro-mélodique, plus fougueux, dont le refrain très rock reste en tête, non sans rappeler une sorte de comptine. I Know Where You Sleep est le deuxième pic de folie, avec des rythmes endiablés et déstructurés, comme si la musique elle-même devenait folle. L'album se termine sur Let the Record Show, toujours empreint de folie bien que plus mélodique. Comme si ce n'était pas assez, la chanteuse nous gâte avec un album bonus comprenant 8 titres. Dominant est un titre instrumental ouvrant la marche, comme une envolée lyrique alourdie au fur et à mesure par des rythmes sentencieux de marche militaire. L'inquiétant 306 assombrit le tableau. Rompant complètement avec ce caractère oppressant, Thank God I' m Pretty et la valse légère Marry Me sont deux ballades baroques qui auraient pu faire danser la Cour de Versailles. Le Largo for Violin de Bach est un enregistrement qu'elle a fait il y a quelques années, ouvrant sur des récitations de poèmes : How to Break a Heart, Ghost et At What Point Does a Shakespeare Say, le tout sur un fond musical se mariant parfaitement à la récitation, que ce soit sombre ou léger. Avec Opheliac, EMILIE AUTUMN nous offre un bijou goth-indus-pop-classique, comme un tour de montagnes russes, alternant rythmes endiablés et temps de pauses.