Chronique | Embrace Your Punishment - Nameless King

Spoon 1 octobre 2019

S'il y a bien une région française qui est très productive dans le metal extrême, c'est bien le Nord. On vous avait déjà présenté le premier album de BALANCE OF TERROR, mais aujourd'hui ce sera de EMBRACE YOUR PUNISHMENT que l'on vous parlera. Bien que les premiers restent plus traditionnels dans le brutal death, les seconds se rapprochent davantage de la scène hardcore. Second album du groupe, Nameless King s'offre les services de STILLBRITH, ANALEPSY, DEVOURMENT et INTERNAL BLEEDING. Rien que ça ! Mais il reste une dernière collaboration, volontairement omise pour le moment.

Une chose est certaine, ça cogne fort et le répit ne fait clairement pas partie du vocabulaire du quatuor. On soulignera une instrumentale lourde de qualité, alternant les gimmicks du brutal death (Fallen Kingdom) et du hardcore (For The Victory), appuyée par une large palette vocale modulable selon la situation. Malheureusement ce sont toujours les même mélodies qui reviennent. La différenciation entre les pistes reste maigre et l'on se perd aisément à chercher sur quel titre on a retenu ce foutu riff qui a réussi à se démarquer de la masse.

De façon générale, EMBRACE YOUR PUNISHMENT manque d'inspiration pour se démarquer de la horde de formations similaires mais, quitte à faire comme les autres, le groupe le fait bien. On a tout de même des changements de rythme notables qui arrivent à casser la monotonie avant que celle-ci nous donne envie de passer à autre chose. The Conqueror est la piste qui cumule le plus de ces variations : des accords lents et lourds du brutal death surgit sans prévenir la cadence hargneuse du hardcore, avant de distribuer du parpaing en blast.

Il va falloir néanmoins passer à travers la première moitié de l'album avant de réellement profiter tout le potentiel du groupe. Bien que le chanteur arrive à maîtriser un spectre vocal assez large, son chant principal devient vite redondant. Il faudra attendre Terror avant que ça commence à réellement devenir intéressant. C'est vraiment à partir de ce moment que les grosses influences hardcore se font ressortir ; sur Terror donc, mais notamment sur Legacy, ou encore Master of Hate avec des rythmiques inhérentes au genre. C'est peut-être cette subtile particularité qui va arriver à maintenir l'auditeur en grippe.

D'ailleurs, l'intro de Master of Hate est juste une ode au circle-pit juste avant de balancer un bon gros slam bien gras dans la fosse. Mais attendez-voir, je reconnais cette sonorité, cette structure, cette rythmique… L’empreinte de BURNING SKIES est clairement palpable dès les premières notes et il n'aura suffit que de quelques secondes pour reconnaître le timbre de voix de Merv. Difficile de ne pas être subjectif quand on voit un de ses groupes favoris être cité comme une influence directe, en plus d’avoir collaboré sur une des chansons.

Et puisque cette chronique a désormais perdu toute objectivité, on va donc conclure sur le fait que beaucoup de frustration ressort de ce Nameless King. D'un côté on a toute cette force du brutal death avec du gros rythme bourrin, couplé avec une influence hardcore qui en impose mais de l'autre, il peine à sortir de l'archétype du genre malgré une qualité de production irréprochable. Un album mitigé qui soit séduira, soit passera totalement inaperçu.