Chronique | Dolls of Pain - A Silence In My Life

Pierre Sopor 11 octobre 2016

C'est terrible à dire, parce que tout de suite ça fait vieux... Mais comme le temps passe ! Rendez-vous compte : ça fait bientôt 15 ans que les DOLLS OF PAIN sortent un album tous les deux ou trois ans. D'ailleurs quand on parle de ces groupes de la scène dark electro française des années 2000, on a l'impression de parler de rescapés (coucou A7IE), tant le milieu a été décimé. Il y a une dizaine d'années, le public se trémoussait sur Inside ou Dominer... Entre temps, le son du groupe alsacien s'est durci et est devenu plus rugueux, les guitares étant plus présentes depuis le très bon The Last Conflict.
C'est d'ailleurs sur une notre âpre et dure que commence A Silence In My Life. Chant sinistre plein de menace rentrée, guitares saturées, rythme plutôt lent : Nothing To Say nous plonge dans l'univers sombre de l'album, sans délaisser le travail des DOLLS OF PAIN sur les mélodies faciles à mémoriser. Si le refrain reste accrocheur, c'est sur Stronger que les aspirations dancefloor ressurgissent de manière plus évidente. Synthés incisifs, notes aigües à la SUICIDE COMMANDO qui glacent le sang, chant fédérateur craché au visage : on tient la recette d'un futur hymne pour le live. Et puis, il y a toujours cette efficacité, ce sens du rythme et de la mélodie que l'on retrouve tout du long, qui fait que A Silence In My Life s'écoute tout seul, avec facilité. On note que les velléités metal indus transpirent par moments, comme sur la jouissive Drunk But Happy, et que ces petits riffs de guitares marchent très bien ! On est surpris par la mélancolie qui se dégage du morceau-titre, d'autant plus que ça redémarre fort après avec la très club-friendly Cicatrice et No Turning Back, à la violence presque punk.
Alors que la plupart des albums font une dizaine de morceaux, A Silence In My Life en contient quinze. C'est beaucoup, et même s'il ne contient pas de temps faibles, l'album pourrait s'essouffler. Et pourtant, ce n'est pas le cas. Grâce à la respiration qu'apporte Dreams, plus éthérée, ou encore les mélodies sur Phoenix, par exemple, le disque maintient son intérêt tout du long. Cohérent sans être répétitif, A Silence In My Life est un album complet. Les DOLLS OF PAIN continuent à approfondir leur univers, sans chamboulement majeur certes, mais ce n'est pas ce qu'on attendait d'eux !