Chronique | Benign - Diaries of Love and War

Mandah 27 septembre 2006

'Diaries of Love and War' est le premier album du projet studio Benign mené par le musicien et producteur Tim Goodacre. Celui-ci attaque fort en choisissant de réaliser un disque conceptuel composé de onze titres, qui narrent et explorent le côté obscur de l'amour à travers notre ère (soit-disant) perturbée par le terrorisme et la guerre, tel nous le confie le frontman. Notez par ailleurs que trois années ont été investies sur cet opus et que ce dernier inclue les guest-performances de Peter Tagtgren et Neil Bonfield. Les compositions sont bien conçues et s'écoutent d'une traite sans problème, emmenant l'auditeur dans un univers nébuleux et enveloppant ; le tout est homogène mais nullement monotone. On y ressent très bien les influences des groupes et artistes Depeche Mode, Vast, Gary Numan, David Bowie ou encore Trent Reznor. Tim Goodacre fait preuve d'un réel talent et manifeste une voix posée, morose, et suave à souhait. La révolte est plutôt exprimée aux travers des paroles ; qui sont dit en passant retranscrites dans le booklet du CD ; et plus timidement à travers la musique : 'March of the Living', 'Dance of The Dead' et 'Protocol' apportent donc un poil de déchainement et d'audace dans cet ensemble éthéré. De plus, ce contraste entre le côté aérien et les paroles agressives de plusieurs titres accroit une certaine dimension dérangeante très intéressante. Au delà de la musique, cet album est une réelle introspection d'un homme empli de doutes et divisé quant à l'avenir de ce qu'il reste de bon dans un monde à la dérive. Tel un journal intime, Tim Goodacre livre ses sentiments, ses impressions personnelles ainsi que ses perceptions sur des sujets de société. Benign n'est pas un projet révolutionnaire proprement dit, mais quelque chose se dégage de la galette, une atmosphère mystérieuse et envoûtante.