Chronique | Bak XIII - Aut Caesar Aut Nihil

Julien 12 avril 2016

Avec sa pochette sur fond de couleur unie et une citation latine comme titre, Aut Caesar Aut Nihil, le huitième album studio du groupe suisse BAK XIII, reste dans la lignée de ses prédécesseurs, du moins pour la présentation. Mais qu'en est-il de la musique ?

Dès les premières secondes de l'album, on retombe immédiatement dans l'ambiance propre au groupe. Un son électro saturé, un beat puissant sur lequel vient se greffer un riff de guitare assassin et un premier couplet pessimiste annoncent la couleur : non, cet album ne sera pas une ode à la joie.

Musicalement parlant, le premier titre de l'album, Fear Business, conserve une structure proche des anciens morceaux du groupe. Tant mieux, dirons certains, car pourquoi changer une formule qui fonctionne ? D'ailleurs, d'une manière générale, lors de la première écoute de l'album on plonge à la fois dans la découverte et dans l'impression de déjà-vu : les sonorités, la structure des morceaux, les textes sonnent comme un écho des deux derniers albums. Et pourtant, il serait réducteur de dire que ce nouvel opus n'est qu'une repompe des anciennes créations du groupe.

Au contraire, c'est en l'écoutant plus attentivement qu'on réalise à quel point cet album apporte son lot de nouvelles idées, et cela démontre que le groupe maîtrise à chaque fois un peu plus son affaire. Il ne faut pas plus d'une seconde écoute pour se surprendre à siffloter les mélodies de ce nouvel album comme si on l'écoutait depuis des années, et c'est là qu'on prend conscience du génie qui se cache dans la composition des quatorze titres de l'album.

Au rayon des bonnes surprises, le titre Wake Up, chanté intégralement en grec (une première pour le groupe), surprend par ses sonorités mêlant percussions, guitare folk et sons 8 bits. Ce titre en mid-tempo sonne comme un hymne et appelle au réveil des consciences, un thème récurrent et également présent dans le titre La stratégie de l'échec, chanté pour sa part en français.
Le terrorisme fait également parti des sujets traités dans ce nouvel album, et on imagine que l'actualité liée aux attentats un peu partout dans le monde y est pour beaucoup. Le titre Swiss Ideal, quant à lui, nous présente le côté obscur de la Suisse avec tout le cynisme et la dérision qui sont une marque de fabrique du groupe. Enfin, on n'échappe pas à l'habituelle chanson geek, avec le titre Living in Video Games dont la mélodie n'a rien à envier aux meilleures bandes sons de nos vieux jeux vidéo.

En terme de mixage, ce huitième album place la barre encore plus haut que les précédents. Chaque son résonne comme il faut, et l'ensemble donne aux différents titres un groove implacable qui fera remuer la tête de n'importe qui. On s'imagine sans peine se déhancher dès les premières notes de Vicious Circle, morceau résolument techno, qu'on ne peut qu'espérer pouvoir écouter lors d'un concert du groupe.

Avec cet album, BAK XIII prend les mêmes et fait encore mieux. S'appuyant sur une formule qui a toujours su faire ses preuves tout en apportant de nouvelles idées, le groupe nous prouve qu'il peut encore nous surprendre et qu'il ne s'en prive pas ! Meilleur album ? Il va falloir attendre le prochain pour le dire ! Et au vu de la qualité du travail fourni à chaque nouvel opus, l'attente sera longue !