Chronique | Aura Shred - CORRUPTED VITALITY

Julien 23 novembre 2021

Deux ans après Before The Next Wave, et après pas mal de remixes et singles sortis à droite à gauche, AURA SHRED, projet électro mené par Hervé Straightsix, revient avec un second album studio baptisé CORRUPTED VITALITY. Le premier opus avait attiré notre attention avec ses sonorités industrielles et son atmosphère très mélancolique, et les premiers extraits du nouvel album montraient que la même approche y avait été conservée. Tant mieux !

À la croisée entre la synthwave et l'EBM, la musique d'AURA SHRED est construite comme une histoire qu'on raconte. Que les aficionados du dancefloor soient tout de suite prévenus ; si l'étiquette electro est aposée ici, l'œuvre se prête pourtant plus à l'écoute qu'à la danse. Il y a bien ici et là quelques passages plus pêchus comme l'entraînante Cult ou la rythmée Punisher, mais globalement la teneur des huit titres de l'album évoque plus la BO de film d'horreur qu'autre chose. Et c'est bien ce qui rend l'ensemble très intéressant. Appuyée par des arpèges envoûtants aux intonations profondément nostalgiques, l'ambiance de CORRUPTED VITALITY se veut glauque, froide, pleine de désespoir. Le chant, parfois plaintif, accentue ce sentiment anxiogène et apporte énormément d'émotion (on notera à cet effet la très belle Dreamstealer ou l'angoissante Despair in Motion). Les quelques faiblesses (notamment dans le traitement de la voix ainsi qu’un anglais à l'accent français un peu trop marqué par moment) sont très vite pardonnées tant le rendu final est efficace et touchant. Le dernier morceau, Ascent, dispose quant à lui d'une intensité incroyable - surtout dans sa deuxième partie - et met un terme à l'album de façon magistrale.

Sans jamais tomber dans la caricature ni la facilité qu'on peut reprocher à d'autres artistes qui officient dans le même genre musical, AURA SHRED nous entraîne dans un univers torturé et le voyage ne laisse pas indifférent. Au final, on se retrouve avec un album avec quelques imperfections mais qui respire l'authenticité, et ça fonctionne très bien.