Chronique | Alien Mekanik - Apostasie

Pierre Sopor 12 mai 2021

Né courant 2020 à Paris, alors que le monde est cruellement privé de concerts, ALIEN MEKANIK se présente à nos tympans avec dix morceaux qui, en réalité, s'adressent autant à nos oreilles qu'à nos popotins en manque de trémousses. Apostasie est le nom de ce premier verset que le duo accompagne de l'étiquette "post-gothique".

ALIEN MEKANIK, ça sonne un peu comme un groupe d'electro dark des années 2000, comme un truc qu'on a déjà entendu, non ? Mécréants, repentez-vous de vos doutes : tout cela a fière allure. On y danse beaucoup (le groove imparable de Threesome in Hell, les beats rageurs et la distorsion bien méchante de CA (Il est Revenu)), mais on y frémit aussi (JE SUIS, avec son sinistre texte lu par Erik Karol et son timbre à la Jean-Luc de Meyer) et l'on va même se perdre dans de lugubres paysages à l'ambiance à la fois oppressante et mélancolique (Les Soleils Révolus, cauchemar synthétique et hypnotique comme on les aime).

Si l'on est tout d'abord attirés par les rythmiques catchy et l'agressivité de facade (Gods Hate Religions, idéale dans le genre HOCICO & co), ce sont toutes les richesses d'ALIEN MEKANIK séduisent sur le long terme, l'univers industriel du duo ne manque d'ailleurs pas de poésie, exprimée à la fois par des textes en français et des mélodies obsédantes (Crucifixion for All of Us). L'ambiance y est noire, les atmosphères souvent prenantes et l'on s'éloigne très vite du carcan habituel de l'electro dark.

Sans crier gare, sans trop prévenir, Apostasie est une bien belle surprise. L'album est varié, le subtil y côtoie le rentre-dedans pour le plus grand plaisir de l'auditeur qui se remémore à son écoute la douce odeur des machines à fumée mêlée à celle de la sueur... car on attend désormais de découvrir tout cela en live.